Livre d’Or de la 65 2/B
2ème Compagnie

On les a retrouvés     

BAGAS André (Le Ramier)
Le travail à l’Armée répugnait,
H.S. toujours était,
Mais à Jeannine il pensait,
Car à la quille il la retrouverait.
JACQUES (La Calas)
De Laon est arrivé,
A Reggan passa brigadier,
Car il lâchait,
Mais la Quille il tendrait.
BOUTELLIE (le Pello)
Magasinier il était,
La bulle toujours coinçait,
Des quilles il fabriquait,
Car à celles-ci il pensait.
DHALLEINE Jean-Claude (Court-jus)
Bricard il arrivait,
A l’électronique s’intéressait,
Mais à Fleurette il pensait,
Ainsi qu’à la Quille qui la lui rendrait.
CHEVALLIER Armand (Fennec)
Touche la bille il était,
Au cinéma il planait,
Au garage il travaillait,
Et la Quille il espérait.
FLOCH (Bunny)
De Bretagne est arrivé,
Avec les chtis s’est arrangé,
Bricard il passa,
Et bon gars il resta.
CORNETTE Jean-Marie (Le Bricoleur)
Du Nord nous arrivait,
Un G.B.O. on lui donnait,
Des missions souvent faisait,
Mais à Georgie souvent pensait.
GIMER Jacques (Le Palois)
Au Sahara est arrivé,
Un G.B.O. on lui donnait,
Sur lequel il roulait,
Vers la Quille tant espérée.
BONNIER Joël (Jojo)
Des cuisines nous venait,
Sur G.L.R. il conduisait,
La bibine il aimait,
Et à la Quille souvent pensait.
JOUENNE (Moustache)
Chauffeur de G.B.O. était,
Son camion il aimait,
Mais des coups de pieds souvent lui donnait,
Quand à la Quille il pensait.
CALIN Patrick (Lustucru)
A Reggan il arriva,
Aussitôt la bulle coinça,
Aux femmes il pensait,
Mais la Quille il attendait.
LE BRETON Daniel (L’étranger)
De Bretagne il nous arrivait,
Sur G.B.O. sa bille il touchait,
Sur le parc il bullait,
A la Quille bien vite espérait.
COGNETTE (Le Blagueur)
Les climatiseurs réparait,
A notre bien-être il veillait,
Tout le monde l’estimait,
Car les rempilés il détestait.
LEGARDIEN (Vigilant)
Bricoleur il était,
La plomberie il faisait,
A la fromagerie il pensait,
Qu’à la Quille il retrouverait.
DELHOMMEAU (Lipe de Nègre)
Dans ses batteries il planait,
« TUDOR » il aimait,
Mais bientôt se réveillera,
Car la Quille un jour aura.
LOTTIN (Bouboule)
A la P.C.S. fut affecté,
Chauffeur il était,
Menuisier s’est retrouvé,
En attendant la Quille qu’il espérait.
DENGREMONT Claude (Grincheux)
Dans le civil la bière vendait,
Mais ici il la buvait,
Sur le parc parfois bullait,
Mais la Quille souvent criait.
MENDES (Tarzan)
Du Nord il venait,
Sympathique il était,
De l’Armée se moquait,
Mais de la Quille se souciait.
FLAO Marcel (Fangio)
Sur G.B.O. il était,
En Jeep souvent se baladait,
A Concarneau il pensait,
Ainsi qu’à Micheline qui l’attendait.
LECORRE (El Cordobès)
Des Côtes-du-Nord est arrivé,
Aussitôt fut magasinier,
Plus tard se retrouva barman,
Et la Quille toujours réclame.
GARREAU (Jacqueline)
A Laon des Simca conduisait,
A Reggan sur G.L.R. crapahutait,
Ses copains il aimait,
Et la Quille il adorait.
LESCOT (Le Planeur)
Photographe il était,
Dans son labo se plaisait,
Car seul il pensait,
A la Quille qu’il espérait.
MELON Jean-Marie (Lucky Luke)
RAB souvent il disait,
Au peloton rarement était,
Sous son G.B.O. il dormait…
A la Quille il rêvait.
ROUAT (La douceur)
Avé le camion il roulait,
De la piste il faisait,
En douceur travaillait,
Mais après la Quille il courait.
MOINE Michel (Tripaillon)
Charpentier il était,
Chauffeur G.B.O. s’est retrouvé,
Sur la piste il fonçait,
Vers la Quille tant espérée.
RAVAUD (L’acrobate)
L’J.S. il ignorait,
Néanmoins il se débrouillait,
La couchette il rôdait,
La Quille il polissait.
PARIS (Tarass Boulba)
A l’atelier il se retrouvait,
Démarcheur il était,
Toujours il gueulait,
Mais la Quille le calmerait.
VAAST Ernest (Pépé)
A Reggan est arrivé,
Dépanneur fut affecté,
Sur les G.B.O. crapahutait,
A la quille toujours pensait.

VASTEL (Minus)
De Normandie est arrivé.
Son bahut fut un G.B.C.
Le repassage il adorait,
Mais la Quille il vénérait.

 


Père Cent de la 65 2/B
2ème Compagnie

 

3ème GALVAUDEURS TRANSBAHUTÉS
Section Pénitentiaire 65 2/B

Tél. : 7 à Céonstir

Après un an de souffrance
Dans cent jours la liberté
Entrevoit la délivrance
Vaincu, non dompté.

C.C.P. 100-1 sou.

A l’arrivée bleus nous étions,
Avec le temps nous buvions,
Au PÈRE CENT nous pensions,
A la QUILLE nous partirons.

AVIS DE DÉCÈS

Madame Veuve CENT, née DÉSIRÉE DEPUY LONGTEMPS, son Épouse ;
Monsieur PAUL HOCHON, recordman du vol en circuit, son Fils ;
Mesdemoiselles CÉDUPEU, ONSEBARD, CHAINOU, ses Filles ;
Madame Veuve CORVÉE DE CHIOT, née SAPUT, sa Belle-mère ;
Mesdemoiselles LADY HARRET, LADY CENTRY, attachées aux affaires courantes ;
Le Clown PAILLASSE, ses pin-up PUNAISES et ses boys MORPIONS ;
Ses Amis TIENTOIPÉNARD, SINON, THORA, de LATOL ;
Monsieur GODIO et sa fille CHOSSETTE, créateurs des célèbres parfums
« CRAMPON’TOY JE M’DECHOSS »,

Et tous les rescapés de la 65 2/B
ont la délivrante et assoiffante joie de vous faire part de l’heureuse et irréparable perte tant attendue qu’ils viennent d’éprouver en la personne de


Monsieur N’houssom Allah SANTENE
Baron NOUVITTE d’ISSY
Petit-fils de Allah KSÉ-TÉLONG
Membre actif de la colonie de vacances des Privés d’Amour

 

subitement décédé à REGGAN-CITY, après une longue agonie de 386 jours, malgré les soins des docteurs REMESSA et REMPILDONC.

     La levée du corps aura lieu au Foyer du Saharien, en présence de l’Abbé NEDICTINE, assisté du Révérend Père MISSION, l’absoute sera donnée par sa Sainteté PIE-NARD, en la Chapelle SAINTE-CANNÉE.
     Les chœurs seront assurés par les sœurs ANNIE ZETE et MARIE BRIZARD.
     Aux Orgues : ALONZO BISTRO.
     Oraison : Ons Soulra Lagueulorum.
     Il est inutile de se vêtir en noir, on se noircira lors de la cérémonie.

Ni fleurs, ni pleurs,                                                                                          Des profondes… hisse… ton fric
Mais laissez les sous venir.                                                                               Amen… tes sous…

Ni fleurs, ni couronnes, où son corps repose
un mandat vaut mieux qu’une rose

LA VIE FILMÉE EN KAKICOLOR (SILENCE ON TOURNE)

Les trois jours....................
Trois pas vers la potence.
Le conseil de révision..........
Le défroqué.
L’incorporation...................
Bonjour tristesse.
Le courrier..........................
Les viaducs de l’espérance.
Le rapport...........................
Autant en emporte le vent.
L’appel...............................
Les visiteurs du soir.
L’infirmerie.........................
Les arènes sanglantes.
Le toubib............................
L’assassin est parmi nous.
Les piqûres.........................
Le crime était presque parfait.
Le motif.............................
Quitte ou double.
Les rempilés........................
J’irai cracher sur vos tombes.
La solde..............................
Le salaire de la peur.
Les corvées.........................
Sauve qui peut.
La taule..............................
La cage aux fauves.
Le sergent...........................
L’homme qui en savait trop.
Le deuxième classe..............
Seul contre tous.
Les cuistots.........................
L’affaire des poisons.
Le rengagement...................
Et ta sœur
La quille............................. Pourquoi viens-tu si tard.
La France...........................
Le pays d’où je viens.
1 au jus..............................
Le jour le plus long.


ENTR’ACTE

Un chameau peut travailler huit jours sans boire…
Chez les tringlots, on peut boire huit jours sans travailler.


MOTIFS DE PUNITIONS

A été pris en rôdant autour des poubelles avec un air vorace.
A cassé le manche de sa masse en enfonçant le piquet d’incendie.
A mis vingt-quatre heures pour dévisser un boulon alors qu’il s’agissait d’un rivet.
A répondu « et ta sœur » à son lieutenant alors qu’il était fils unique.
Est sorti du poste de police en reculant pour faire croire qu’il rentrait.
A monté la garde un vendredi saint avec un fusil gras.


ORAISON

Écoute Père, du fond de tes ténèbres,
Toi qui nous as fait la joie immense de mourir,
Nous voulons te dédier comme oraison funèbre
Une liste complète de ceux qui vont partir.
Tu nous laisses en partant un superbe héritage
Que pendant de longs mois nous avons désiré.
Nous avons, grâce à toi le bonheur sans partage
De partir dans 100 jours et d’être libérés.
Adieu terre saharienne, terre inhospitalière,
En ton sein garde-le pour l’éternité.
Ce que nous préférons c’est notre vie civile,
C’est notre liberté, c’est le travail utile,
C’est le cœur d’une mère et d’une fiancée,
Et non ta compagnie, ô défunt détesté.
Tes fils ont progressé, ce ne sont plus des bleus,
Et pour te le montrer je vais te parler d’eux.


DERNIÈRE MINUTE

Aujourd’hui, vu la longueur des frites, il n’y aura pas de bifteck.

 

 

LE RETOUR DE L’ENFANT PRODIGUE

Parents ! Bientôt vos fils reviendront.
Peut-être les trouvez-vous changés !
Ils sembleront avoir perdu la tête,
Cela leur passera peut-être !
Si au retour, votre garçon
Se met à courir le jupon,
Ne croyez pas à l’obsession
Ce sont les privations.
S’il dit qu’il va se marier
Ce n’est que l’amour à rattraper.
Vous verrez qu’une fois chez vous
Votre grand mangera de tout.
Mais ô mères ! Que vous serez gentilles
De ne plus jamais leur faire de lentilles !
Parents, soyez compréhensifs, pardonnez-leur
Si en rentrant, ils font des leurs
En retournant à la vie,
Le soleil les éblouit.


ÉCHANGES

– Rangers état neuf à plaque de sable contre soulier charleston.
– Képi à humidificateurs incorporés contre chapeau tyrolien.
– Treillis neuf contre vieux blue-jeans même rapiécé.


ÉPILOGUE

         Tout ce que vous lisez ici n’est que plaisanterie. Nous n’emportons d’ici que de bons sentiments, seize mois en communauté, il n’en faut pas plus pour nous avoir appris la camaraderie.

                                                                               HONNI SOIT QUI MAL Y PENSE

Documents transmis par Marcel FLAO
Contingent 65 2/B - Chauffeur à la 2ème Compagnie