Cent mille dollars au soleil

 

 

Voir la bande annonce du film (durée 3' 45) et extrait (durée 2' 02)

Cent mille dollars au soleil est un film franco-italien réalisé par Henri Verneuil, sorti sur les écrans en 1964. Ce film est l'adaptation au cinéma du roman de Claude Veillot Nous n'irons pas en Nigéria.

Synopsis
Dans un endroit indéterminé du sud marocain et du Sahara espagnol à l'approche des années 1960, Castagliano patron aux méthodes douteuses et surnommé « la Betterave » à cause de son diabète, dirige d'une main de fer une entreprise de transport routier dont les employés sont exploités. Il engage John Steiner, un routier américain pour conduire sur 2 000 km vers le sud, un véhicule articulé Berliet rouge flambant neuf, affrété d'un mystérieux chargement d'une valeur déclarée de 100 000 dollars.

Le camion excite la jalousie de tous les chauffeurs expérimentés mais le chargement attire en revanche la convoitise de Rocco, excellent camionneur. Lors d'une soirée arrosée entre chauffeurs, ce dernier réussit à duper Steiner et à partir à sa place à l'aube au volant du Berliet ; il récupère en sortant de la ville une jeune femme. Sorti de ses gonds, Castagliano renvoie violemment Steiner et lance Hervé Marec à la poursuite de Rocco, en échange d'une prime substantielle.

Peu après avoir quitté l'entreprise de transport de Castagliano, Steiner parvient à se faire prendre à bord par Marec, en lui proposant de se relayer mutuellement à la conduite de « son » camion. Marec accepte mais chasse sur-le-champ le convoyeur qui devait partir avec lui. Même si Rocco essaie de les retarder en montant contre eux les habitués du relais routier tenu par un certain Halibi, le camion de Marec est moins chargé que le sien et se rapproche petit à petit. Pourtant, divers aléas de la route les retardent, et envoient régulièrement le camion de Marec dans le décor : Rocco, le fech-fech... Mitch-Mitch, un autre camionneur, toujours plus goguenard, croise à chaque fois opportunément leur chemin au volant de son camion, et les tire d'affaire.

Au cours de la poursuite, on découvre que c'est Pepa qui a donné l'idée à Rocco de détourner le chargement. Après le franchissement d'une frontière pour prendre un raccourci, Marec comprend que Steiner, en plus d'être un chauffeur débutant et peu fiable est aussi un mercenaire, ancien haut responsable de la dictature récemment renversée, et qui lui a enlevé tout ce qu'il avait. Son vrai nom Peter Frocht est révélé sur une fiche de signalement lors d'un contrôle policier dans ce territoire étranger, contrôle qui a failli lui coûter la prison. Steiner quant à lui comprend que Marec, s'il met la main sur le chargement de Rocco, n'a absolument pas l'intention de retourner chez Castagliano et envisage de reprendre à son compte l'idée de Rocco.

À proximité du but, le camion de Rocco, endommagé par les accidents de terrain et de poursuite finit par tomber en panne. Il détourne alors le camion de Marec et blesse Steiner qui voulait s'y opposer. Marec propose à Rocco de faire la part à deux en souvenir du bon vieux temps, mais ce dernier refuse arguant que personne ne partage le pognon. Puis Rocco et Pepa repartent : Steiner et Marec regagnent la ville d'arrivée à pied, ce dernier abandonnera pourtant son compagnon de poursuite après lui avoir exprimé son plus profond mépris.

Steiner qui est désormais seul, prépare son départ pour le sud afin de reprendre son travail exclusif de mercenaire. Marec quant à lui, retrouve Rocco qui fait le joli cœur dans une maison close. Après un échange assez vif de coups entre eux, Rocco éclate de rire, et propose la part à deux précédemment refusée : sous les yeux de Marec, il partage la carte grise du Berliet en deux, en déclarant que Pepa s'est envolée avec le camion et la cargaison... Rocco et Marec finissent de se réconcilier entre les bras des dames de l'endroit.

Fiche technique
Titre : Cent mille dollars au soleil
Réalisation : Henri Verneuil
Directeurs de production : Robert Sussfeld et Irénée Leriche
Producteur délégué : Alain Poiré
Scénario : Marcel Jullian et Henri Verneuil, d'après le roman de Claude Veillot Nous n'irons pas en Nigéria (éditions Denoël)
Adaptation : Michel Audiard, Henri Verneuil et Marcel Jullian
Assistants réalisateur : Claude Pinoteau, François Rochas et Larbi Ben Chekroum (premier assistant marocain)
Dialogues : Michel Audiard
Directeur de la photographie : Marcel Grignon
Opérateur : Charles-Henri Montel, assisté de Maurice Delille
Musique : Georges Delerue (éditions : Hortensia)
Décors : Robert Clavel, assisté de Marc Desages
Son : René Longuet, assisté de Pierre Davoust
Montage : Claude Durand, assisté de Michèle Boehm
Procédé : Franscope, noir et blanc
Laboratoire G.T.C - Studios de Boulogne
Camions : Berliet
Production : S.N.E.G.(Société Nouvelle des Etablissements Gaumont), Ultra Films, Trianon Films (Franco-Italienne)
Enregistrement Westrex, Société S.O.R
Durée : 130 minutes
Genre : Comédie, aventures
1re projection : 17 avril 1964

Distribution
Jean-Paul Belmondo : Rocco, qui conduit un Berliet TLM 10 M 2
Lino Ventura : Hervé Marec dit « le Plouc », au volant d'un Berliet GBC 8 6 x 6 Gazelle (ancien patron d'une entreprise de transports routiers...)
Bernard Blier : Mitch-Mitch, chauffeur d'un Berliet TBO 15 6 x 4 HC Turbo
Andréa Parisy : Pepa, la jeune femme qui voyage avec Rocco
Gert Fröbe : Castigliano dit « la Betterave », le directeur de la compagnie de transport du même nom
Reginald Kernan : Peter Frocht, alias John Steiner, l'ancien mercenaire
Pierre Mirat : Halibi, le sourdingue (patron du relais routier et station-service du même nom...)
Doudou Babet : Khenouche, le serveur chez Halibi
Jacky Blanchot : Un consommateur chez Halibi
Anne-Marie Coffinet : Angèle Bameste, la jeune femme volage
Pierre Collet : Un ouvrier chez Castigliano
Louis Bugette : Orlando, le bistrot
Henri Lambert : Le client chez Orlando
Christian Brocard : Un mécano du « Plouc »
Marcel Bernier : Marcel, un garagiste chez Castigliano
Paul Bonifas : Le docteur Magnart, ex-professeur à Lyon

Autour du film
Deuxième rencontre entre Jean-Paul Belmondo et Lino Ventura après Classe tous risques, en 1960.
Deuxième collaboration entre Lino Ventura et le réalisateur Henri Verneuil, après Les Lions sont lâchés.
Troisième collaboration entre Jean-Paul Belmondo et le réalisateur Henri Verneuil, après La Française et l'Amour et Un singe en hiver.
Le film a fait 3 441 118 entrées au box-office.
Le film fit partie de la sélection officielle au Festival de Cannes pour la Palme d'Or, ce qui provoqua un tollé général.
La scène finale du film confrontant Jean-Paul Belmondo et Lino Ventura a été tournée dans la cour intérieure du Palais de la Bahia à Marrakech. Les poursuites en camion empruntent la route vers Ouarzazate.