La vie d'un désert

Le Sahara

par R. Vernet

source :

 
    Le Sahara ! Il y a peu de gens qui le connaissent et savent ce qu’il représente exactement. Bien sûr on nous a enseigné que c’était le plus grand désert du monde, recouvrant 5 millions et demi de kilomètres carrés, soit le tiers du continent africain ou encore l’équivalent de quinze fois la superficie de la France. Mais en dehors de cela ! Qu’est-ce que le désert ? Une immense étendue inculte et inhospitalière, desséchée par le soleil, décapée par le vent, sans eau et sans abri, pratiquement sans vie à l’exception de quelques rares créatures venimeuses ?
En fait, c’est cela plus autre chose, car ce paysage à l’aspect désolé a malgré tout le privilège de posséder une variété étonnante de plantes et d’animaux qui parviennent à y vivre et à se reproduire. Bien sûr, la température peut passer de — 2°C à + 50 C en une journée, la pluie qui y est très rare peut s’évaporer avant même d’avoir touché le sol. Mais, en fait, chaque forme de vie, y compris celle de l’homme, a dû apprendre à lutter contre ces deux ennemis fondamentaux : la sécheresse et la chaleur.

Des plantes adaptées

    Les plantes sahariennes ont développé, au cours de leur histoire, des processus d’adaptation particuliers leur permettant de supporter des températures élevées pouvant parfois dépasser 70°C au sol en plein été. Le Chou-fleur de Bouhammama (Anabasis aretioides) en ce qui le concerne, prend l’aspect d’une boule, ce qui le fait ressembler à un gros caillou recouvert de mousse dont les troncs et les branches principales emprisonnent en eux le sable transporté par le vent ainsi qu’une certaine humidité tandis que les feuilles épineuses et vertes sont à la périphérie. L’acacia (Acacia raddiana), arbre unique du désert, peut aller chercher l’eau jusqu’à 30 mètres de profondeur grâce au très grand développement de son système radiculaire. La coloquinte (Colocynthis vulgaris) possède elle aussi les mêmes moyens de résister à la sécheresse.



Le seul arbre pouvant résister aux rigueurs du climat désertique est l’acacia (Acacia raddiana)
les racines de l’acacia pouvant aller chercher l’eau jusqu’à une profondeur de 30 à 40 mètres


    Certaines plantes, telles que les Ephedra, le Rtam (genêt du désert) et les Calligonum, vivant essentiellement dans les ergs, autrement dit dans les grands massifs dunaires, développent par contre des racines formant un réseau horizontal très étalé et capable d’aspirer la moindre trace d’humidité parvenue jusqu’au sol. Si elles sont déchaussées par le vent, des manchons de grains de sable s’agglutinent alors autour de ces racines pour éviter leur dessiccation.



Plante épineuse, typique des régions sahariennes (Farsetia aegyptiaca) cette plante qui est permanente présente
certaines formes d’adaptations morphologiques qui consistent surtout en un accroissement du système
radiculaire (absorption) et en une réduction de la surface foliaire (épines) pout ralentir la transpiration

    Mais la plupart des plantes permanentes réduisent au maximum la surface de leurs feuilles afin de diminuer l’évaporation. En fait, la feuille normale n’est au Sahara qu’une exception. Elle prend souvent la forme d’un petit bâtonnet ou d’un petit cône. Toutes les plantes sahariennes vues de loin ont alors le même aspect et la même allure épineuse, accentuant de la sorte la monotonie du désert. Elles restent cependant botaniquement très différentes. Que survienne une ondée passagère et leur aspect va changer ; leur vert devient plus tendre, et leurs fleurs aux couleurs multiples s’épanouissent un peu partout. Bien souvent, après un gros orage, le sol se couvre à son tour de petites plantules qui fleuriront dans les jours qui suivent. Le désert va alors céder la place pour un moment à la prairie faisant la (courte) joie des hommes et des bêtes. Mais, ces plantes dites « annuelles » n’ont qu’une vie éphémère : quelques semaines ou quelques mois tout au plus. Elles constituent ce qu’on appelle « l’acheb » à l’apparition brutale et rapide. Nullement adaptées à la sécheresse, elles diffèrent très peu de leur proche parent, que l’on peut rencontrer dans nos régions.
    Elles vivent au Sahara, certes, mais pour elles, le jeu consiste à faire coïncider le stade de vie active (naissance, floraison, mise à fruit) avec une période d’humidité suffisante.
    De cette prairie il ne restera bientôt plus que quelques rameaux desséchés et brûlés par le soleil. Les graines produites pourront sommeiller parfois plusieurs années avant de germer et de produire une nouvelle plantule.

 


Chou-fleur de Bou-Mammema (chénopodiacée).
Cette plante est parfaitement adaptée à la désertique, elle prend l’aspect d’une boule,
moyen de défense efficace contre l’intensité du rayonnement solaire et la violence du vent



Jeune plantule, apparue après une pluie elle accomplira son cycle de développement en un temps très court


Pas de lions...

    Toute la vie animale dans le désert dépend directement de la végétation et chaque touffe peut servir de nourriture ou d’abri à de très nombreuses espèces.
    Tout comme les plantes, les animaux sont sous la dépendance du milieu et lui sont adaptés ; mais alors que les plantes sont immobiles et ne peuvent modifier leur situation géographique, animaux, eux, sont mobiles. Ils peuvent alors échapper aux conditions les plus dures, par leur comportement en changeant d’habitat, ou en creusant des terriers. De fait la plupart d’entre eux mènent une vie presque toujours dissimulée.
    Pourtant ce pays, où le sable domine, est semblable à un grand livre où les empreintes sont l’écriture ; et celui qui en connaît la signification saura reconnaitre au petit matin les traces du Scorpion ou du Solifuge se mêlant à celles de la Vipère à cornes, de la Gerboise ou du Fennec.



Solitaire ou en petits groupes, familière, la gazelle est un animal qui se laisse rarement surprendre
dans la nature car elle sait utiliser au maximum les reliefs très découpés de certaines régions sahariennes


Zorille sortant de son terrier, ce petit carnivore au pelage noir et blanc est étroitement apparenté à la moufette d’Amérique.
Lorsqu’il se sent en danger il décharge un liquide nauséabond par ses glandes anales

    Évidemment, les amateurs de sensations fortes seront naturellement déçus de n’y point rencontrer de superbes lions dont certains manuels ont complaisamment décrit la présence. De nos jours, parmi les plus « belles pièces », il ne reste plus en fait que la gazelle Gazella Dorcas, le lièvre du désert, le fennec, le renard famélique, le chacal et le chat sauvage (chat de Margueritte), sans oublier non plus les animaux introduits ou domestiqués par l’homme : chèvres, ânes et chameaux. Le chameau du Sahara est le chameau à une seule bosse ou dromadaire Camelus dromedarius. Ses qualités d’endurance et de sobriété, sont bien connues. En hiver, il peut rester plusieurs mois sans boire.
    Mais, pour être en forme, il doit absorber jusqu’à 20 à 30 kg de nourriture par jour. Ceci l’oblige à effectuer de grands déplacements quotidiens pour rechercher les touffes succulentes dont il se régale.
    En été, par contre, il doit s’abreuver tous les deux ou trois jours ; (l’’homme a besoin de boire à peu prés toutes les heures). À ce moment-là, il est capable d’ingérer des quantités importantes de liquide. Mme Gauthier-Pilters, qui a longtemps étudié l’écologie du dromadaire, rapporte que l’un d’entre eux qui avait été privé d’eau pendant 6 jours par une température de 40°, en a absorbé 186 litres d’un seul coup. Ceci correspondrait pour un homme d’un poids moyen de 65 kg à une ration de liquide de 48 litres.
    Si, au Sahara, les grosses bêtes sont rares et parfois difficiles à rencontrer, le naturaliste averti saura reconnaître malgré tout, d’autres formes de vie, toutes aussi intéressantes et parfois fort surprenantes.

… mais des insectes en abondance,

    Un des principaux maillons de la chaine alimentaire dans le désert est formé par les insectes. Au printemps et en automne, ils prospèrent par millions. On y trouve une variété impressionnante de fourmis, de guêpes, de papillons, de mouches… mais le groupe le mieux représenté est celui des coléoptères ou des « ramphous » pour employer le terme utilisé par les autochtones. Les plus spectaculaires sont certainement les anthia ou thermophiles. Ces carabiques sont typiquement désertiques et vivent surtout dans les milieux sableux. Ils peuvent atteindre des tailles de 3 à 5 cm, leur corps noir est égayé de taches blanches et leurs impressionnantes mandibules en font des animaux redoutables pour les autres insectes et même les petits vertébrés.
C’est ainsi qu’un soir, j’ai pu rencontrer l’un de ces spécimens, en train de dépecer et de dévorer un jeune acanthodactyle, espèce de petit lézard vivant dans les dunes. Au crépuscule, il n’est pas rare d’apercevoir, par ailleurs, certains insectes aux couleurs très vives, vert métallisé et volant d’un arbuste à un autre. Ce sont les buprestes ; ces animaux logent dans le tronc des acacias ou des ephedras et leur larve, qui est xylophage, peut faire des dégâts considérables. Mais, parmi les coléoptères ce sont les ténébrionidés que l’on rencontre le plus fréquemment. Leur forme et leur taille sont très variées et ils colonisent tous les milieux sahariens. Mais quel voyageur n’a pas remarqué les grosses pimelies aux couleurs noires, se hâtant maladroitement, et titubant sur leurs pattes filiformes, tête en bas, train arrière relevé, en quête d’une quelconque nourriture à grignoter. Qui n’a pas été réveillé en pleine nuit par un énorme blaps ou un prionothèque à la carapace hérissée d’épines, tombé au fond d’un quelconque récipient de cuisine cherchant vainement à en sortir. Si leur aspect n’est pas très attirant, ils sont cependant bien inoffensifs et moins à craindre que d’autres arthropodes tels que les tiques, les araignées, les solifuges ou les... scorpions. Les solifuges plus connus sous le nom de galéodes sont des animaux bizarres, aux pattes démesurées et velues, à l’abdomen renflé et mou, aux pinces volumineuses et pointues capables de se mouvoir dans tous les sens. Voisins des araignées, ils sont souvent considérés, à tort d’ailleurs, comme dangereux. En fait, leurs pinces peuvent percer la peau, mais cela est sans conséquence pour la suite car les galéodes n’ont pas de venin. Par contre, les scorpions sont beaucoup plus dangereux et leur piqûre peut être mortelle. Plusieurs espèces vivent au Sahara ; le plus commun est le gros scorpion jaune : androctonus amoreuxi qui vit essentiellement dans les milieux humides, tels que les oueds par exemple. De jour, il reste caché sous les pierres ou au fond de son terrier dont l’ouverture est facilement reconnaissable. Essentiellement actif de nuit, le voyageur itinérant devra s’en méfier, car il vient fréquemment visiter les campements et peut s’introduire dans les ouvertures du dormeur par inadvertance.


De jour, cette araignée très particulière demeure enfouie dans son terrier aménagé dans le sable mou.
Ce terrier à la forme d’un puits cylindrique parfait dont les parois sont tissées
d’un filet très régulier de soie et pouvant atteindre 40 cm de profondeur.
L’animal ne sort de son repaire que la nuit afin d’aller capturer divers insectes dont elle se régale


Anthia (ou thermophile) en train de dévorer un lézard


Les papillons et les libellules ne sont pas totalement absents au Sahara.
On peut les trouver, parfois, très éloignés des points d’eau


Pour se protéger de la chaleur certaines araignées creusent dans le sable un puits
cylindrique vertical tapissé de soie. Il peut atteindre jusqu’à 40 cm de profondeur

des reptiles,

    Parmi les vertébrés, les reptiles sont probablement les mieux adaptés et les mieux représentés au Sahara. Leur peau couverte d’écailles les protège efficacement contre la chaleur, mais en dépit de certaines croyances populaires, ils ne sont nullement immunisés contre les températures élevées. Ils meurent très rapidement s’ils restent trop longtemps exposés à plus de 45°C. Animaux à sang froid, ils passent du soleil à l’ombre et vice versa ; mais très souvent, ils vivent dans des terriers où ils trouvent des conditions climatiques optimales.
    La plupart des lézards sont insectivores ou carnivores. Les geckos et les lacertides se nourrissent essentiellement de fourmis, de termites, de lépismes et de petits coléoptères. Le varan (varanus griseus) animal de taille imposante, de loin le plus grand lézard désertique, mange surtout des rongeurs (gerbilles et gerboises), d’autres petits lézards et parfois des oiseaux. Par contre, l’uromastix, gros lézard trapu, vivant dans les endroits pierreux ou rocailleux, est le seul reptile qui soit réellement herbivore. Il se nourrit des bourgeons, des fleurs et des fruits de presque toutes les plantes du désert. C’est un animal assez craintif et relativement méfiant. Surpris au-dehors, il se réfugie très vite dans une fente de rocher. On aura alors toutes les peines du monde à le déloger de là, car il aspire de l’air et double son volume corporel de manière à se coincer entre les parois de son refuge. De même, son terrier est très profond et il faut parfois déplacer plus d’une tonne de rocher avant de pouvoir l’en extraire. Parmi les serpents, l’animal le plus connu est la vipère à corne cerastes ; elle se déplace et se nourrit exclusivement la nuit. Elle déambule de touffe en touffe à la recherche de proies éventuelles laissant sur le sable des traces caractéristiques en forme de « S ». Le voyageur endormi sur le sable devra s’en méfier au même titre que du scorpion. Plus même car sa morsure est encore plus dangereuse !
    Chez les reptiles vivant dans les zones de sable vif, il existe d’admirables exemples d’adaptation au milieu. Certains lézards comme les acanthodactyles ou les eremias possèdent des doigts dont le bord est frangé d’écailles, ce qui leur permet de se déplacer plus rapidement et plus facilement sur un substratum peu stable. Mais l’adaptation la plus remarquable s’observe chez le scinque (scincus). Grâce à son corps aérodynamique et fusiforme, à ses écailles lisses et à la disposition ventrale de sa bouche, et à ses membres pratiquement transformés en palette, il est capable de « nager » dans le sable mou comme un poisson dans l’eau. Il mérite bien là son surnom de « poisson de sable ».


La classe des reptiles est certainement la classe de vertébrés la mieux représentée au Sahara.
Ce petit serpent bariolé et paisible est une inoffensive couleuvre : la lytorhynque diadème.
Elle vit essentiellement dans les zones sableuses. Absolument pas dangereuse, elle ne songe
pas à mordre, même lorsqu’on lui met la main dessus, sa seule préoccupation est la fuite


Aux mois de mai et de juin, c’est la saison des amours pour beaucoup de reptiles.
Nous voyons ici un couple d’uromastix pendant la parade nuptiale


Trace de la vipère des sables dans les dunes du grand Erg occidental

des oiseaux

    Les oiseaux sont bien représentés au Sahara. Ce sont tantôt des migrateurs : cigogne, caille, tourterelle, hirondelle, martinet, fauvette... tantôt des sahariens vrais : sirli, courvite Isabelle, ganga tacheté, outarde, corbeau brun, faucon lanier, etc. Moins bien adaptés que les autres groupes du règne animal, ils savent cependant profiter de tous les facteurs susceptibles de contribuer à leur survivance. Les vautours ou les faucons qui nous apparaissent de la grosseur d’un point lorsqu’ils survolent le désert à l’heure de midi, ne montent pas si haut dans le seul but de découvrir une charogne ou une proie mais plutôt parce qu’à cette altitude la température de l’air est beaucoup plus fraîche qu’au niveau du sol. Pour les migrateurs, cependant le Sahara constitue une barrière énorme, à un degré probablement plus important même que la Méditerranée. Certes un oiseau fatigué par l’effort ou l’inanition aura toujours la ressource de toucher terre, mais encore faudra-t-il qu’il puisse y trouver une source de nourriture. Ayant traversé le Tanezrouft en septembre 1972, j’ai été frappé par l’abondance des cadavres d’oiseaux découverts tout au long de la piste. Essentiellement des tourterelles des bois (streptopelia turtur) et des cailles (coturnix). Le Tanezrouft peut être décrit comme une immense étendue, plate, monotone ou chaque caillou semble avoir été calibré et cela sur plus de... 600 km. Il n’y a aucun relief, aucun rocher apparent, aucune végétation. Au mois de septembre, les températures journalières étaient encore très élevées (maxima allant de 41°C 44°C).
    Les oiseaux étaient attirés au sol par le moindre relief artificiel : balises kilométriques, bidons, pneus abandonnés, vieilles tôles, épaves de voitures. La plupart des individus, très affaiblis, ne réagissaient même pas à notre approche et n’attendaient plus que la mort. Ceux qui avaient encore quelques forces, venaient se mettre à l’ombre des véhicules dès que nous nous arrêtions ; certains s’approchaient très près de nous, presque sans crainte, pour boire dans le récipient que nous leur tendions.


Trace de corbeau dans le sable

 

et des rongeurs

    Mais, l’observation la plus surprenante faite au cours de cette mission fut la découverte à 400 km au sud de Reggan, d’une colonie de meriones. Ces petits rongeurs sahariens vivaient en plein Tanezrouft malgré l’absence complète de végétation et ils se nourrissaient uniquement des rares détritus laissés par les voyageurs qui avaient l’habitude de s’arrêter là de temps à autre. Ni maigres, ni chétifs ils étaient en pleine forme et ne devaient certainement pas être les fondateurs de cette colonie, mais leurs descendants. Partout au Sahara, le groupe des rongeurs est bien représenté et la meilleure défense qu’ils aient trouvée pour échapper à la rudesse du climat désertique est naturellement l’élaboration de galeries souterraines où ils trouvent en tout temps une température clémente. La terre constitue un isolant admirable contre la chaleur et la sécheresse. À quelques centimètres au-dessous de la surface du sol, un animal peut aisément survivre à une journée torride ou à une nuit glacée. De plus, le degré d’humidité est relativement élevé dans ces terriers, ce qui réduit chez les animaux qui l’habitent une déperdition d’eau. Et cela est bien utile car certains rongeurs comme les gerbilles, les meriones, les psammomys peuvent voir s’écouler leur courte existence sans jamais connaitre les bienfaits de la pluie et de ce fait sans boire une seule fois. Ils se contentent alors de l’eau contenue dans leur nourriture, laquelle est surtout constituée d’herbes succulentes qu’ils accumulent dans leur terrier durant la nuit ou peu avant le lever du soleil.


Les gros yeux de la gerboise sont caractéristiques d’un animal nocturne.
Ne mesurant pas plus de 7 cm, la gerboise peut faire des bonds de 80 cm de long et de 50 cm de haut grâce
à ses deux pattes postérieures dont l’allongement est démesuré. Sa queue longue et noueuse lui sert de support à l’arrêt

 

    Le rongeur saharien le plus connu est certainement la gerboise, petite souris ressemblant à un minuscule kangourou avec ses membres postérieurs démesurés lui permettant de se déplacer par bonds successifs et avec sa longue queue lui servant de balancier ou sur laquelle elle prend souvent appui. Mais il en existe un autre, tout aussi étonnant ; c’est le goundi. Ce petit rongeur sans queue et au pelage soyeux et très épais, à la forme trapue et ramassée sur elle-même, vit surtout dans les milieux rocheux et pierreux. II a essentiellement une activité diurne, fait rare chez les rongeurs. II se nourrit essentiellement de plantes vertes mais peut, en cas de disette, survivre en mangeant des graines ou de l’herbe sèche. Autre fait caractéristique : il ne cherche jamais à mordre, même au moment de sa capture. Très affectueux, il pourrait faire la joie de beaucoup d’entre nous et se substituer au cochon d’Inde offert aux enfants qui désirent un petit compagnon. Mais heureusement pour lui, son royaume est loin d’ici et d’accès difficile. Aussi, ne pouvons-nous que leur souhaiter, ainsi qu’aux autres animaux sahariens, de vivre encore très longtemps tranquilles et... libres, loin des hommes.


R. V.

Merci à Lucien VANCOPPENOLLE (66 2/B - Atelier du Corps) de nous avoir fait parvenir cet article