LE BORDJ RENÉ ESTIENNE

 

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René Estienne (18 janvier 1900 à Nice – 18 mai 1927 au col de Belkacem, Maroc) est un explorateur français. Il a permis de tracer la plus longue route automobile du monde reliant ainsi la Méditerranée au Niger, au Tchad et au Congo.

Jeunesse
René Estienne est le fils du général Jean-Baptiste Eugène Estienne, polytechnicien et créateur du char d’assaut et de l’aviation militaire durant la première guerre mondiale. Comme ses trois frères, son enfance est marquée par une discipline toute militaire.

De l’exploration saharienne à l’exploitation commerciale
S’il ne fait pas partie de l’équipe principale, il participe en tant que chef du ravitaillement sur la partie algérienne du trajet, du 17 décembre 1922 au 7 janvier 1923 à la première double traversée du Sahara en autochenilles au sein de la mission Citroën de Georges-Marie Haardt et Louis Audoin-Dubreuil.
Ensuite, il participe à la mission « Algérie–Niger » grâce à la Compagnie Générale Transsaharienne (CGT) et avec le concours de plusieurs ministères. Son frère Georges Estienne en est le chef. La mission part de Figuig le 9 novembre 1923 avec quatre autos-chenilles Citroën et un avion Nieuport à ailes repliables en remorque. Elle traverse en trois jours le Tanezrouft qui se révèle particulièrement favorable aux transports automobiles et à l’atterrissage des avions. Ainsi que l'a souligné le professeur Émile-Félix Gautier : « L’exploit réalisé par les frères Estienne en découvrant cette ligne de communication rapide est une révolution technique qui fait passer le Sahara de l’ère du chameau à celle de l’automobile ».
Face au risque de s’égarer par vent de sable ou brume de chaleur, les deux frères décident de baliser cette piste. En février 1926, ils chargent à Adrar un important matériel et sèment sur la piste tous les cinquante kilomètres de grands bidons vides numérotés, tels les cailloux du Petit Poucet. C’est ainsi qu'est né le fameux Bidon V, carrefour des routes sahariennes et bientôt escale aérienne. Bidon V devient célèbre avec son hôtel improvisé dans deux carrosseries de voitures-couchettes. La ligne est équipée de voitures-couchettes Renault 20 cv à six roues permettant de traverser le Tanezrouft dans des conditions plus confortables. C'est René qui convoie en novembre 1926 le premier de ces deux véhicules de Paris à Reggan, puis au Niger.
En 1927, sur le parcours Colomb-Béchar–Reggan–Gao, le premier service régulier transsaharien par automobile est mis en place par la CGT. Georges et René Estienne travaillent en équipe pour le compte de la Transsaharienne. Ils séjournent souvent à Reggan, oasis perdue au milieu des sables, s'attachant à leurs habitants. Ils construisent un bordj réservé aux voyageurs.

 

« Construit pendant l'année 1925, c'est Georges qui en a fait les plans et René qui a assuré la construction. D'une assise de 70 m x 70 m, il se composait d'un hôtel pour accueillir les voyageurs et autour de sa cour intérieure, de magasins de pièces détachées, de garages et d'un local radio».
Arlette ESTIENNE MONDET

Cartes postales
de la Compagnie Générale Transsaharienne *
1926
Arrivé du car au bordj de Reggan avec les représentants de la chambre de commerce d’Oran pour l’inauguration officielle
1926
Un autocar Renault de la
Compagnie Générale Transsaharienne
* http://www.archivedeladrardesifoghas.fr/archfoto/cgt/photo01.htm

1933

1934

1935
1937

1951

1933 : L'intérieur du bordj de Reggan appartenant à la Cie Générale Transsaharienne. Deux types de voitures adoptés par cette compagnie :
un gros car six roues spécialement employé pour la traversée du Tanezrouft et une petite voiture de reconnaissance.
Société de Géographie don Paulian
1934 : Les touristes de l'Aéro-club d'Oranie dans le bordj de la Cie Générale Transsaharienne à Reggan en décembre 1934 (Simone Saintpierre)
1935 : Le poste transsaharien de Reggan (Pierre Jarrige)
1951 : Un car de la SATT sort du bordj René Estienne


Hôtel de la Compagnie Générale Transsaharienne
Photos J.P ARGENCE - Colomb-Béchar *
http://www.3emegroupedetransport.com/CartesPostalesAnciennes.htm


Le drame
Le 18 mai 1927, un convoi de trois camions quitte Beni Tadgit pour rejoindre Bou Denib. René Estienne conduit le premier camion. À 14 h 30 au col de Belkacem, une bande de djicheurs embusqués ouvrent le feu. Atteint de deux balles dans la tête, René Estienne est tué net à son volant.

Hommages
Il est cité à l’ordre de la Nation. Une plaque est apposée sur la tombe du général Estienne à Nice. Un monument commémoratif est érigé au Maroc.

Plaque
Le monument
René Estienne
Piste Beni Tadjit - Tazzouguert *
* http://www.landtrekker.org/maroc07/


Le bordj de Reggan portera son nom. Il en sera de même pour l’Explorateur René Estienne, une embarcation marine à coque d’acier, de 10 mètres de long, 2,65 mètres de large, jaugeant 20 tonneaux et mis à l’eau dans la partie nord du lac Tchad en 1937.


Bibliographie
Louis Castex, Par l’auto et par l’avion Georges Estienne a vaincu le Sahara, Le Saharien n°52, 1969
Arlette Estienne-Mondet, Ligne du Hoggar, Paris, Philippe Chauveau, 2005

 

En 1959 le bordj est réquisitionné par l'armée pour entreprendre les premiers essais nucléaires.

 

Le Bordj dans les années 60

Carte postale
1963
Carte postale
1965

1965
Alain Chuette
1965
Roland Dionet
1965
Guy Bonin

1965
Alain Chuette
1965
Roland Dionet

Au Bordj René Estienne, était basé l’atelier du Corps du 3ème Groupe de Transport, qui assurait les gros travaux de mécanique et de révision des véhicules de l’ensemble du parc du GT

 

1965 Henri Castel
Les jardins du bordj Estienne

 



Le Bordj en travaux en 2009

 

Le Bordj en mars 2013