Les véhicules BERLIET de l'armée française

le GBC 8

Les légendes et articles sont de Jean-Michel BONIFACE
et de Jean-François COLOMBET
Rédacteur en chef de « Charge Utile Magazine »

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Pour assurer ses transports au Sahara, l’armée française s’équipe de GLR 8 R et de GBO 15 6x4 HC. Les militaires en poste en Afrique du nord sont cependant très favorablement impressionnés par les performances du nouveau modèle civil type GBC 8 6x6 dont Berliet vient d’entamer la commercialisation, et qui trouve déjà un certain nombre de clients parmi les entreprises de transport locales et les compagnies de prospection et d’exploitation pétrolières. L’armée française passe donc commande de 100 exemplaires de ce modèle doté d’un cinq cylindres Ricardo et encore muni de phares dans les ailes et dans le pare-chocs. Puis Berliet étudie une version à moteur Magic poly carburant du même véhicule. Ceci donne naissance au GBC 8 MK 6x6, dont les premiers exemplaires sont livrés en 1961. Celui-ci est affecté dans une unité de train en Algérie.
(Cliché ECPAD/France)
Adopté en unités, principalement dans les compagnies sahariennes de transport, le GBC 8 MK 6x6 fait en 1962 l’objet d’essais en Métropole dans le camp de Sissonne, dans l’Aisne. Ces derniers sont menés avec un exemplaire de 1962 prêt à être livré en Algérie.
Peint en jaune sable et arborant une protection cireuse sur ses éléments en aluminium, ce véhicule ne connaîtra probablement jamais les sables sahariens du fait de la signature des accords d’Évian.
(Clichés collection privée)

Introduit de façon tardive, à partir de 1961, le GBC 8 MK 6x6 part par bateaux entiers à destination de l’Algérie, où il est affecté dans des unités très diverses, y compris la Légion Étrangère. Ces légionnaires sont photographiés en Algérie en 1963, alors qu’une grande partie des troupes françaises a déjà regagné la Métropole à l’issue de la signature des accords d’Évian.
(Cliché ECPAD/France)

À mesure qu’ils rentrent en France, les GBC 8 MK 6x6 passent en ERM (Établissement régional du matériel) pour être révisés et repeints en vert armée, couleur réglementaire des véhicules servant en Métropole. Du fait des souffrances endurées en Algérie, la plupart des GBC 8 MK 6x6 sont reconstruits dans les années soixante et au début des années soixante-dix. Ils arborent donc logiquement une immatriculation militaire avec un premier terme finissant par un 7. C’est le cas de celui-ci, photographié en 1972.
(Cliché ECPAD/France)

Pour la réparation et la reconstruction des GBC 8 MK 6x6, on utilise en ERM les pièces disponibles. C’est ainsi que celui-ci, reconstruit en 1970, a hérité d’ailes avant de GBC 8 6x6 incorporant des phares. Pour des questions d’unification, ces phares ont été occultés, donnant au véhicule une allure étrange. À en juger par la poussière qui recouvre le capot et le pare-brise de ce camion, ce dernier vient d’être extrait d’un stock de réserve de mobilisation.
(Cliché P. Aujas)

Comme beaucoup de véhicules en fin de carrière, le GBC 8 MK 6x6 se retrouve affecté de façon assez large à l’apprentissage de la conduite dans les casernes. Ainsi en va-t-il de celui-ci, appartenant au 57ème Régiment d’Artillerie, qui arbore la fameuse bande blanche en travers de son capot.
(Cliché P. Aujas)

Cet autre GBC 8 MK 6x6 sert lui aussi de camion école. Hormis leur monte en pneumatiques plus adaptée à la Métropole, ces camions conservent l’ensemble de leurs caractéristiques d’origine. Munis d’une boite de vitesses Berliet, ils seront généralement plus appréciés des militaires français, et en particulier des appelés, que le GBC 8 KT 6x6, plus « viril » à piloter.
(Cliché P. Aujas)

 

Pour le dépannage des véhicules légers, l’armée française s’inspire des américains, et plus particulièrement du GMC CCKW, qui existe dans une version connue sous le nom de « wrecker equipment set number 7 » soit, traduit littéralement en français « lot de matériel de dépannage n° 7 », ce que les militaires écourtent rapidement en « Lot 7 ». L’équipement en question est destiné à permettre d’effectuer l’essentiel des opérations de maintenance et de réparation courantes. Il se compose d’un lot d’outils, d’un cric de 10 tonnes à manivelle, d’un palan à chaîne d’une force de deux tonnes pouvant circuler sur un rail axia1 dépassant de l’arrière de la caisse, lequel autorise le levage et le remorquage des véhicules légers accidentés ou ne pouvant être dépannés sur place. Deux jambes de force arrière sont également fournies. La commande de GBC 8 MK 6x6 passée au début des années soixante pour les unités sahariennes de l’armée française s’accompagne d’un certain nombre de modèles équipés en Lot 7, comme celui-ci, livré en 1961.

La caisse du GBC 8 MK 6x6 Lot 7 est presque la même que celle de la version cargo. Le palan qu’elle comporte est simplement fixé dans cette dernière. Ce GBC est photographié dans les sables nord sahariens en 1961.
(Cliché ECPAD/France
)

Pour le GBC 8 MK, l’Emat étudie également une caisse spéciale pour la version Lot 7, dotée de ridelles rabattables et de passages de roues circulaires découpés. Pour des raisons de standardisation, elle demeurera sans suite, d’autant que le Lot 7 avec caisse cargo classique répond très bien aux besoins.

Source :

Avec l’aimable autorisation de
Jean-François COLOMBET – Rédacteur en chef
et de la Société HISTOIRE & COLLECTIONS
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