MINISTÈRE DE LA GUERRE

ÉTAT-MAJOR GÉNÉRAL

AIDE-MÉMOIRE
DE
L'OFFICIER D'ÉTAT-MAJOR
EN CAMPAGNE

PARIS

IMPRIMERIE NATIONALE

1er AOÛT 1884

1ère PARTIE
ORGANISATION

CHAPITRE 1er – ÉNUMÉRATION DES ÉLÉMENTS CONSTITUTIFS
DU CORPS D’ARMÉE

                 ... 2 – Première division d’infanterie
                           
                 ... F – Ambulance divisionnaire
.
Personnel médical et administratif.
Aumônier de la division.
Détachement d’infirmiers et de brancardiers militaires.
Détachement du train des équipages militaires attelant les voitures de l’ambulance.
Un second détachement du train conduisant les mulets.
                           
                 ... G – Convoi administratif des subsistances de la division.

Personnel administratif.
Détachement de commis et ouvriers militaires d’administration.
Détachement du train des équipages militaires attelant les voitures du convoi.
Troupeau de bétail sur pied.
                           
                 ... 10 – Ambulance du quartier général.

Personnel médical et administratif.
Aumônier du culte catholique, ministre du culte protestant, ministre du culte israélite.
Détachement du train des équipages militaires attelant les voitures de l’ambulance.
Un second détachement du train conduisant les mulets.
Infirmiers et brancardiers militaires.
                                  
                 ... 11 – Hôpitaux de campagne

Personnel médical et administratif.
Détachement d’infirmiers.
Détachement du train des équipages attelant les voitures des hôpitaux.
(Le corps d’armée comprend six hôpitaux attelés).
              
                 ... 12 – Convoi administratif des subsistances du quartier général

Commandant du train des équipages militaires du corps d’armée.
Personnel administratif.
Détachement de commis et ouvriers militaires d’administration.
Deux détachements du train des équipages militaires attelant chacun une moitié du convoi.
Cadre et réserve de commis et ouvriers militaires d’administration.
Troupeau de bétail sur pied.
                           
                 ... 13 – Convoi auxiliaire des subsistances

Commandant de l’escadron du train des équipages de l’armée territoriale.
Quatre compagnies du même escadron, attelant des voitures de réquisition.
                
                 ... 14 – Réserve d’effets d’habillement et de petit équipement

Personnel administratif.
Détachement de commis et ouvriers militaires d’administration.
Réserve d’ouvriers d’administration.
Détachement du train des équipages militaires attelant le convoi.
                                
                 ... 15 – Dépôt de remonte mobile

Détachement du train des équipages militaires.
Chevaux de remonte de selle, de trait, chevaux et mulets de bât.
Réserve d’objets de harnachement.
Éventuellement : Ordonnances d’officiers sans troupe. Le dépôt reçoit en subsistance les ordonnances d’officiers sans troupe qui deviennent disponibles.
                                  
                 ... 16 – Boulangerie de campagne

Personnel administratif.
Détachement de commis et ouvriers militaires d’administration.
Détachement du train des équipages militaires.

 

... CHAPITRE III. – COMPOSITION DES ÉLÉMENTS CONSTITUTIFS
DU CORPS D’ARMÉE ET DE LA DIVISION DE CAVALERIE INDÉPENDANTE

... § VI. — TRAIN DES ÉQUIPAGES MILITAIRES

L’escadron du train des équipages militaires du corps d’armée se fractionne en divers détachements. Les 6 compagnies fournissent au corps d’armée mobilisé 19 détachements, savoir :
La compagnie n° 1 est attachée à la 1ère division, la compagnie n° 3 à la seconde. Ces deux compagnies forment chacune 3 détachements qui attellent : 1° les voitures de la trésorerie et des postes ; 2° l’ambulance ; 3° le convoi administratif des subsistances de la division.
La compagnie n° 2 forme 3 détachements dont les deux premiers attellent : 1° l’ambulance, 2° la première moitié du convoi administratif des subsistances du quartier général. Le troisième détachement est affecté au dépôt de remonte mobile.
La compagnie n° 4 forme 4 détachements qui attellent : 1° l’ambulance de la brigade de cavalerie ; 2° les voitures de la trésorerie et des postes du quartier général ; 3° la seconde moitié du convoi administratif du quartier général ; 4° la réserve d’effets d’habillement et de petit équipement du corps d’armée. Cette compagnie fournit, en outre, un 5° détachement pour atteler une section télégraphique de 1ère ligne portant le même numéro que l’escadron du train.
La compagnie n° 5 (compagnie mixte) forme 3 détachements pour les transports à dos de mulet de l’ambulance du quartier général et des deux ambulances divisionnaires. Un 4° détachement attelle 6 des hôpitaux de campagne du corps d’armée. Cette compagnie est chargée, en outre, d’administrer les ordonnances de tous les officiers sans troupe ou assimilés du corps d’armée, ordonnances qui comptent tous à l’effectif de la compagnie; elle reçoit à cet effet un 2° fourrier.
La compagnie n° 6 ne fournit au corps d’armée mobilisé qu’un détachement qui attelle la boulangerie de campagne.
– L’officier supérieur commandant l’escadron marche avec les détachements affectés au convoi des subsistances du quartier général. Un officier de réserve (lieutenant ou sous-lieutenant) lui est adjoint.
Les détachements du train des équipages militaires qui attellent, dans les divisions de cavalerie indépendante, les voitures de la trésorerie et des postes et l’ambulance divisionnaire sont fournis par des 6es compagnies d’escadrons désignés à cet effet.
Indépendamment des voitures spéciales qu’elles attellent, les compagnies n° 1, 2, 3 et 4 reçoivent chacune, pour son service particulier, 2 forges, 1 chariot de parc et 1 chariot fourragère à 4 chevaux. Ces voitures marchent avec les détachements affectés aux convois administratifs des subsistances.

Cadres des compagnies du train




La compagnie n° 5 dispose de 9 mulets porteurs de caisses d’outils et haut le pied, répartis entre les trois ambulances auxquelles elle fournit des détachements.
Cadre du détachement affecté à une division de cavalerie indépendante : 1 officier, 7 sous-officiers dont 4 estafettes des postes, 4 brigadiers, 2 aides maréchaux-ferrants, 2 ouvriers, 1 bourrelier, 1 trompette.

... 2ème PARTIE
MATÉRIEL ET APPROVISIONNEMENTS

... CHAPITRE 1er – ARMES PORTATIVES

... § 1er – ARMES EN SERVICE

Armement des troupes en campagne

... CHAPITRE III – OUTILS, DYNAMITE ET ENGINS DIVERS :

... §V – TRAIN DES ÉQUIPAGES


... CHAPITRE IV – HABILLEMENT, ÉQUIPEMENT, CAMPEMENT ET HARNACHEMENT.

... § II – TROUPE.

... ÉNUMÉRATION DES EFFETS EMPORTÉS EN CAMPAGNE.

... 3 – Artillerie

Les sous-officiers, fourriers, maréchaux et trompettes des batteries montées et de montagne, des sections de munitions et de parc, les brigadiers, bourreliers, conducteurs des batteries montées et de ces mêmes sections, les ordonnances d’officier et conducteurs de voilures des batteries de montagne de France, le personnel complet des batteries à cheval, sont habillés, armés et équipés en hommes montés. Les adjudants et maréchaux des logis chefs des bataillons de forteresse, des batteries à pied d’Algérie, des pontonniers, des compagnies d’ouvriers et d’artificiers, sont équipés et armés en hommes montés et habillés en hommes non montés.
Le reste du personnel de l’artillerie est habillé, armé et équipé en hommes non montés, y compris les maréchaux des logis et fourriers des bataillons de forteresse, des batteries à pied d’Algérie; des pontonniers et des compagnies d’ouvriers et d’artificiers.
Chaque homme monté ou non monté : 1 livret individuel, 1 veste (dolman pour les sous-officiers et les fourriers), 1 bourgeron (veste galonnée pour les sous-officiers et fourriers), 1 pantalon de treillis (troupe), 1 képi, 1 capote ou manteau avec courroie,    1 ceinture de flanelle, 1 paire de bretelles, 2 caleçons, 2 chemises, 1 cravate, 2 mouchoirs, 1 calotte de coton, 1 ceinturon, 1 petit bidon, 1 quart, 1 cuiller, 1 étui musette, 1 gamelle individuelle, 2 sachets à vivres, 1 boite à graisse; 1 jeu de brosses (à boutons, à décrotter, à fusil, à habits, à lustrer), 1 fiole à tripoli, 1 patience, 1 savon, 1 trousse garnie.
Chaque homme non monté : 1 pantalon d’ordonnance, 1 paire de brodequins, 1 paire de souliers, 1 paire de guêtres en toile, 1 havresac, 1 sac de petite monture, 1 bretelle et 1 bouchon de mousqueton, 1 cartouchière, 1 jeu d’effets de pansage comme ci-dessous (conducteurs de mulets des batteries de montagne), 1 sac à distribution pour 4 hommes.
Chaque homme monté : 1 pantalon de cheval, 1 pantalon d’ordonnance (sous-officiers et fourriers), 2 paires de bottes. 1 cache éperons, 1 paire de gants, 1 dragonne, 1 étui et cordon de revolver, l fouet (conducteurs), 1 porte manteau, 1 petite besace, 1 jeu d’effets de pansage (ciseaux, corde à fourrage, éponge, torchon serviette, étrille, musette, sac à avoine), 2 paires de sous-pieds de rechange, 1 courroie d’ustensiles de cavalerie (pour 4 hommes).
Les hommes haut le pied n’ont pas d’effets de pansage, mais seulement une musette ; ils reçoivent une paire de souliers avec guêtres en toile en remplacement d’une paire de bottes ; leurs effets sont paquetés au moyen de bretelles porte effets.
Les sous-officiers n’ont ni musette, ni effets de pansage, sauf l’éponge.
Pour 2 hommes montés ou 4 non montés : 1 seau en toile ou, à défaut, 1 grand bidon pour 4 hommes.
Pour 4 hommes : 1 nécessaire d’armes, 1 gamelle el 1 marmite de campement avec étui.
Pour 15 hommes : l moulin à café.
Par cheval : 1 bissac, 4 fers, 32 clous, 1 musette mangeoire, l surfaix, 1 harnachement complet.

... 5 – Train des équipages

Les soldats conducteurs de voitures en guides ou à pied, les soldats conducteurs de mulets, une partie des hommes haut le pied, les bourreliers et ouvriers, sont habillés et équipés comme les hommes non montés de l’artillerie, sauf que le havresac et la cartouchière sont remplacés par la porte manteau et la giberne ; ils sont munis d’effets de pansage et d’un fouet : on donne une hachette de campement pour 8 hommes.
Les hommes gradés, et tous ceux qui ne sont pas compris dans la catégorie ci-dessus, emportent les mêmes effets que les sapeurs conducteurs ; ils ont 1 nécessaire d’armes pour 4 hommes et 1 hachette pour 8 hommes.

... CHAPITRE XII – SERVICE VÉTÉRINAIRE ET REMONTE

§ Ier – SERVICE VÉTÉRINAIRE


Fonctionnement – L’objet du service vétérinaire est défini page 129, ainsi que les relations de subordination des chefs de ce service aux chefs d’état-major.
L’Inspecteur général du service vétérinaire au grand quartier général exerce, sous les ordres d’un des aides-majors généraux, la haute surveillance du service sur le théâtre de la guerre. Il reçoit ou provoque les instructions du directeur généra1 des chemins de fer et des étapes pour tout ce qui concerne le service vétérinaire dans les zones d’étapes des diverses armées.
Le vétérinaire en chef d’une armée centralise le service de l’armée proprement dite et de sa zone d’étapes. Il transmet, sous le couvert des chefs d’état-major, ses instructions techniques aux chefs du service vétérinaire des corps d’armée et de la direction des étapes.
Le service vétérinaire spécial des quartiers généraux est placé sous les ordres directs des commandants de ces quartiers généraux.
Service dans les troupes – Le service s’exécute comme à l’intérieur. Les vétérinaires ne conservent avec eux, pour suivre les mouvements des troupes, que les chevaux très légèrement blessés ou simplement indisposés, dont la guérison n’exige que quelques jours de traitement. Dans les marches et pendant les opérations militaires, les vétérinaires des corps de troupes restent avec les chevaux indisponibles ; ils disposent des cantines de pharmacie vétérinaire de campagne. Les chefs de corps peuvent toutefois prescrire aux aides vétérinaires de suivre de plus près les escadrons ou batteries en opérations.
Après les actions militaires, les vétérinaires des corps de troupes visitent soigneusement les chevaux de leur corps et ceux pris sur l’ennemi. Tous les chevaux atteints de fractures, ceux dont les blessures laissent peu d’espoir de guérison ou demanderaient un traitement très long, sont immédiatement abattus. – Les chevaux recueillis sur les champs de bataille sont visités par les vétérinaires chefs de service des corps d’armée, aidés de leurs auxiliaires.
Quand une maladie contagieuse se déclare, les vétérinaires passent tous les jours des visites de santé. Les animaux atteints de morve ou de farcin, ou simplement douteux, sont abattus sans délai, leurs harnais et effets de pansage sont détruits ; des mesures de désinfection sont prises dans la mesure du possible. Les chevaux affectés de gale sont dirigés. avec leurs effets de harnachement et de pansage, sur des dépôts spéciaux qu’on installe dans des fermes ou villages en dehors des lignes de communication ou de passage des troupes. Les chevaux ainsi isolés ne quittent les dépôts qu’après complète guérison et désinfection minutieuse des harnais et effets de pansage.
Dépôts de chevaux malades de campagne. – Ces dépôts reçoivent les chevaux blessés ou malades exigeant du repos et un traitement régulier, mais donnant l’espoir d’une guérison assez prochaine pour qu’ils puissent être remis en service pendant la campagne. On distingue les grands dépôts, affectés à plusieurs corps d’armée, et les petits dépôts, affectés à un seul corps d’armée. Ils doivent toujours être installés d’avance, en prévision des besoins, afin de permettre les évacuations aussit6t qu’elles sont nécessaires, et d’éviter les encombrements de chevaux indisponibles à la suite des troupes. Les grands dépôts sont créés par ordre du commandant de l’armée sur la proposition du vétérinaire en chef, les petits dépôts par ordre des commandants de corps d’armée sur la proposition des chefs du service vétérinaire. Ces chefs de service peuvent être désignés par le commandant de l’armée ou par les commandants de corps d’armée pour prendre temporairement la direction du service vétérinaire dans les dépôts ; on leur adjoint des vétérinaires de réserve des compagnies du train des équipages militaires, ou des aide-vétérinaires des brigades de cavalerie de corps d’armée ; au besoin on requiert des vétérinaires civils dans le pays. Chaque dépôt est placé sous les ordres d’un officier, auquel le vétérinaire chef du service du dépôt est toujours subordonné.
Dès que l’armée reprend sa marche en avant, les dépôts passent au service des étapes. Le directeur des étapes désigne, pour y faire le service, des officiers et des vétérinaires appartenant au service de l’arrière ; les personnels de première ligne rejoignent les troupes d’opérations.
Ferrure et médicaments. – Taux de l’abonnement pour la ferrure en campagne, par cheval et par mois : 4 francs pour chevaux d’officiers de toutes armes. (Décision ministérielle du 14 juillet 1876). La ferrure est à la charge des officiers pour tous les chevaux qui ne sont pas des chevaux de l’État.
Les médicaments nécessaires au traitement des chevaux des officiers de tout grade sont fournis gratuitement par la pharmacie vétérinaire du corps de troupe à cheval ou de l’établissement chargé de leur donner des soins.
Service sanitaire des animaux de boucherie. – Dans chaque corps d’armée, des vétérinaires de réserve du train des équipages sont désignés pour la visite des animaux de boucherie dans les convois des subsistances et dans les parcs de corps d’armée de l’entreprise des vivres-viande ; ils inspectent les troupeaux, visitent les prairies, examinent l’eau des abreuvoirs, et indiquent les mesures d’hygiène à prendre. Ces vétérinaires prennent les ordres des fonctionnaires de l’intendance. En cas d’épizootie, les troupeaux et parcs sont visités par les vétérinaires de corps d’armée.
Le chef d’état-major du service des étapes de chaque armée fait désigner, par le chef du service vétérinaire des étapes, des vétérinaires militaires ou civils pour visiter les parcs d’armée et les entrepôts de l’entreprise des vivres-viande ; ces vétérinaires relèvent, pour cette partie de leur service, des intendants ou sous-intendants d’étapes. Si une épizootie se déclare, le chef d’état-major général peut charger le vétérinaire en chef de l’armée de visiter les parcs et entrepôts et de donner les prescriptions relatives à la maladie.

§ II – REMONTE

Le dépôt de remonte mobile d’un corps d’armée est commandé par un officier du train, sous les ordres duquel est placé le vétérinaire chargé du service. Il est spécialement destiné au remplacement des chevaux des officiers sans troupe. Les corps de troupes peuvent y puiser sur l’ordre du commandant du corps d’armée.
Les corps de troupes, ainsi que le dépôt lui-même, sont alimentés en animaux de remplacement, soit par des envois de l’intérieur, soit par des achats ou réquisitions faits dans la zone des étapes, soit par les prises sur l’ennemi.
La réforme des chevaux délivrés à titre gratuit est prononcée par le commandant du corps d’armée, sur le vu : 1° d’un procès-verbal dressé par le vétérinaire et visé par le sous-intendant ; 2° de l’avis motivé du chef de corps ou de service. Aux armées, les animaux réformés sont vendus par les payeurs, à la diligence et en présence des fonctionnaires de l’intendance.
L’officier est responsable de la perte du cheval qui lui a été fourni, ainsi que des accidents ou tares qui en déprécient la valeur. – Lorsqu’un cheval livré à titre gratuit vient à succomber, ou en cas d’accident, faire établir un procès-verbal.
Les livrets des chevaux d’officiers sans troupe restent entre les mains des officiers détenteurs des animaux.

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