LA PANNE DU SOUTHERN CROSS MINOR
RESTERA HYPOTHÉTIQUE



Bill avait lui-même dit le premier jour le 13 avril 1933 :

Quelque chose alla mal, le moteur eut des ratés et s’arrêta…

Puis plus tard le 16 avril, il se remémore l’incident :

Je volais à 1 000 pieds. Après avoir volé pendant 1 heure 40 le moteur toussa. Mon chargement d’essence à bord était presque complet, aussi j’ai essayé de pousser un peu. Rien n’arriva pendant 5 minutes, quand il toussa et eut de sales ratés. Je commençais à perdre de l’altitude…

Dans ces deux rapports de Bill, on peut penser à un problème de carburation :

– Soit un problème carburateur avec des gicleurs sales à cause d’une essence défectueuse
– Soit le papillon des gaz défectueux
– Soit un mauvais dosage ce qui a de l’influence sur la vitesse de rotation moteur.
Mais, il ne faut pas exclure le système d’allumage par magnéto !

Un moteur qui tousse et qui à des ratés (quelque soit le moteur), ces deux causes sont à mon avis les seules possibles.

– Une essence « Sale » nous en connaissons les effets.

PAPILLON DES GAZ

Reprise (ou zone de passage).
Elle est provoquée par une ouverture plus ou moins rapide du papillon des gaz.
Si le carburateur ne comportait aucun dispositif spécial, on constaterait, au moment de la reprise, un « trou » dans la carburation ; souvent le moteur donnerait des retours ou calerait ce qui est l'indice d'un mélange trop pauvre.
Cet appauvrissement provient de ce que :
– l’ouverture plus ou moins brusque de l’obturateur fait augmenter la pression absolue dans la tuyauterie ; il en résulte des condensations d’essence, celle-ci se déposant sur les parois n'arrive pas aux cylindres ;
– l’essence, ayant une inertie plus grande que celle de l'air, se met moins vite en mouvement et, pendant un court instant, le carburateur ne fournit que de l’air; enfin, toujours par suite de la différence d’inertie, le mélange gazeux contenu dans le collecteur d’admission accélérera plus vite que l’essence liquide en suspension, d’où un appauvrissement d’autant plus grand que la tuyauterie sera plus longue.

Les mêmes phénomènes se produisent lorsqu’en marchant à faible allure on appuie à fond sur l’accélérateur pour obtenir une accélération maximum, dénommée également « reprise ».
Pour ces raisons, on devra, si l’on veut que la reprise soit bonne, c'est-à-dire que les cylindres reçoivent un mélange correct, accompagner l'ouverture du papillon de l'envoi dans la tuyauterie d'une quantité d'essence supplémentaire convenablement choisie pour compenser l'appauvrissement et ceci d'autant plus rapidement que le « coup d'accélérateur » sera plus brusque.

DOSAGES

A) Dosage parfait. - Si l’on fait brûler en vase clos un mélange parfaitement homogène d’essence et d'air, l'expérience montre que la combustion n’est complète, sans autre résidu que les produits de cette combustion, azote, gaz carbonique et eau, que si les proportions du mélange sont de 1 g d'essence pour 15 g d'air. Ce dosage a reçu le nom de « dosage parfait ».
B) Dosage de puissance maximum. - À la suite de nombreux essais on a constaté que le mélange permettant de tirer du moteur la plus grande puissance est 20 % plus riche que le mélange parfait : sa composition est de 1 gramme d'essence pour 12,5 g d'air ; on lui a donné le nom de « dosage de puissance maximum », c'est celui qui correspond à la plus grande vitesse de propagation de la flamme.

ALLUMAGE PAR MAGNÉTO

– DOUBLE ALLUMAGE
Le double allumage consiste à l’aide du même dispositif (magnéto ou allumage batterie) à allumer simultanément deux bougies d'un même cylindre, pour obvier à la défaillance de l’une d'elle. La culasse doit donc être réalisée en conséquence avec deux orifices de bougies.

Dans le cas de la magnéto, celle-ci reste analogue à la magnéto classique mais les deux extrémités de l’enroulement secondaire sont « sorties » et chacune d’elle aboutit à un distributeur distinct pour un 4 cylindres.

Principe d'une magnéto à double allumage

Pour un quatre cylindres, il faut un distributeur double comme dans le cas de la magnéto mais pour augmenter la sécurité au lieu d’utiliser les deux extrémités de l’unique secondaire de l’induit, on utilise deux bobines et deux rupteurs comme schématisé ci-dessous.

Principe d'un double allumage.


Ces règles étaient elles respectées sur le SOUTHERN CROSS MINOR ?
Nous ne le saurons certainement jamais.

Résumé de la carburation et de l’allumage
Sources : « TECHNIQUE AUTOMOBILE »
« Brevet technique »

Alain CHUETTE mars 2011