La Saoura route du Soudan, carrefour des civilisations de la Méditerranée,
de l'Afrique, jalonnée de riantes oasis, entre Béchar et Adrar.

La Saoura une région désertique du sud ouest algérien. Son nom vient de la vallée de la Saoura qui est l’union de l’Oued Guir et de l’Oued Zouzfana. La Saoura constitue la limite ouest du Grand Erg Occidental. Le point culminant est Adrar Antar avec 1953 m d’altitude. Grande vallée façonnée par l’Oued portant le même nom, la Saoura est l’une des régions les plus attrayantes du sud algérien. Elle est limitée au Nord par les Monts des Ksour et le Haut Atlas marocain, à l’ouest par la Hamada du Draa, à l’est par les oasis du Tidikelt et au sud par le plateau du Tanezrouft. Un décor fait de paysages lunaires de la Hamada du Guir contrastés à l’autre rive par les splendides dunes dorées du Grand Erg Occidental. Entre ces deux ensembles féeriques s’incrustent, tels les joyaux d’un collier, palmeraies et ksour le long du lit des Oueds.
C’est bien en retrait du pied de l’Atlas saharien, à un endroit où celui-ci enjambe la frontière algéro-marocaine, précisément, dans le fameux triangle ouvert de « l’y grec » formé par les deux oueds, ces deux cours d’eau miraculeux, qui ont donné naissance à la vallée de la Saoura, immense palmeraie qui s’étale sur des centaines de kilomètres, du « joyau » de la région qu’est l’oasis de Taghit jusqu’au Touat-Gourara en longeant l’Erg occidental : un « boulevard » interminable de palmiers.



L’oued Saoura

La Saoura est composée par plusieurs petites villes. Ces dernières ont chacune un emplacement stratégique qui font d’elles des cités très fructueuses que l’on se place du point de vue culturel ou traditionnel.

Les principales villes de la Saoura


Béchar

Capitale de la Saoura. Position privilégiée au cœur du réseau transsaharien. Béchar est une ville algérienne, située dans la wilaya de Béchar dont elle est le chef-lieu. La ville est peuplée de 168 987 habitants. Elle se situe à la limite du Sahara, et son ancien nom est Colomb-Béchar.
La superficie de Béchar (ville et territoire administré par la ville) est de 5 050 kms²
C’est la plus grande ville à l’ouest du Sahara et le centre administratif de la Saoura. Son développement rapide est étroitement lié à la présence de l’armée algérienne notamment le long de la frontière marocaine. Béchar est située à 80 km de la frontière marocaine, à 1 150 km de la capitale Alger, à près de 700 km de la mer et à 852 km de Tindouf.
L’université de Béchar regroupe 13 spécialités dont les sciences technologiques, le droit, la gestion et les lettres.



Kenadsa

Là où il y a de l’eau, il y a la vie. Le hasard de la géographie et du relief a fait naître Kénadsa en un lieu où l’on s’attend le moins à trouver une ville.
Kenadsa est une ville saharienne d'Algérie situé à 22 km de Béchar dans la wilaya de Béchar. La ville portait autrefois le nom de El-Ouina. Elle se nomme aujourd’hui ainsi du fait de la présence d’une « petite source » qui servait à irriguer les palmiers et fournissait l’eau potable aux habitants. Kenadsa possède la mosquée de Sidi Mhammed, fondateur de la zaouia « Ziania ».
À l’origine, c’était une petite oasis quelconque comme il y en a tant d’autres au Sahara, nées à la faveur d’une source vive ou d’un oued. Selon la tradition, elle portera plusieurs noms. L’avant-dernier est « La’wina » (la petite source), pour devenir définitivement, mais néanmoins il y a trois siècles : « El Kanaadissa » ou Kenadsa (selon l’appellation française) ou « Laknadsa » dans le langage courant. Pourquoi ce changement de nom ? Cela s’est produit à un moment décisif de l’histoire de cette oasis. Mais, il n’y aura pas eu que cela : en changeant de nom, elle va aussi changer de « statut » de par les changements profonds qu’elle va subir non seulement sur le plan culturel mais surtout sur le plan socio-économique.



Les rues de la ville


Tindouf

Tindouf est située à presque un millier de kilomètres de Béchar la capitale et forme une frontière naturelle du territoire. Elle se trouve à une centaine de kilomètres d’un gisement de fer. Ce gisement peut se vanter d’avoir des réserves considérables et plus de 50% de ces réserves peut être travaillée en dehors des mines. Elle possède une belle palmeraie. Cet endroit est d’ailleurs le théâtre de festivités qui se déroulent périodiquement tous les ans. La population locale vient généralement en masse et les touristes qui sont de passage pendant les périodes festives ne peuvent que se délecter de ces moments de liesse dans une atmosphère de total dépaysement. Ces réjouissances sont une occasion pour les étrangers de découvrir les costumes traditionnels de la population locale. C’est également une opportunité pour faire connaissance avec les danses folkloriques locales qui méritent bien le détour. Dans tous les cas, le spectacle est toujours grandiose.



Carrière à ciel ouvert d’un gisement de fer


Taghit

La ville se trouve à une centaine de kilomètres au sud de Béchar. La ville de Taghit figure parmi les plus belles oasis de tout le Sahara. Elle trace une frontière naturelle avec le Grand Erg Occidental. Les habitations affichent des teintes au reflet écarlate et sont concentrées dans la palmeraie. À Taghit, tout semble parfait et en concordance. Harmonie des formes, des couleurs. Ksar d’une douceur et d’une fraîcheur privilégiées.
La région de Taghit est caractérisée par un climat aride (50 mm de précipitation par an). C’est une région saharienne appartenant à l’ensemble Sahara nord occidental à fort potentiel de diversité biologique endémique.
Lieu d’implantation humaine très ancien, elle possède un riche savoir populaire en matière de diversité biologique et de pratiques pastorales et agricoles traditionnelles.
Plusieurs découvertes peuvent être réalisées. L’on peut par exemple admirer quelques vestiges des époques préhistoriques. En outre, ceux qui se passionnent pour l’histoire de civilisations anciennes seront fortement comblés par les gravures rupestres que propose certain endroit de Taghit.



Gravures rupestres


Beni-Abbès

Est située à plus de deux cent kilomètres de la capitale de la Saoura. Les habitations de la population locale sont d’une grande originalité. Se trouvant sur les rebords de la Saoura, Beni-Abbès compte parmi les plus captivantes oasis de la région. Ce que l’oasis possède de particulier : c’est le fait qu’elle abrite de superbes petits jardins dont l’alimentation en eau est savamment assurée par des procédés hérités des temps anciens les khettaras.
La khettara* est un système de mobilisation traditionnel des eaux souterraines qui amène par gravité l'eau de la nappe phréatique à la surface du sol à des fins d'irrigation et d'eau potable.


L’on doit également préciser que la création de l’oasis ne date pas d’hier : elle a en effet émergé aux alentours du dixième siècle. Si l’on considère les nombreuses dunes que l’on peut trouver dans la région, ces dernières offrent un superbe contraste avec le fort qui se trouve à proximité.
Pour ce qui est des nombreuses curiosités de la ville, l’on peut effectuer la visite d’un musée. Les collections que l’on peut y découvrir sont essentiellement axées sur les minéraux ainsi que sur des fossiles. L’on pourra également observer des objets qui datent de la Préhistoire et qui datent probablement de l’époque néolithique. L’on peut également observer des animaux dans le zoo de Beni-Abbès.

* Retour à l’article : Les foggaras, un patrimoine en péril sur le journal dans « Vaste Sahara ».

Tamentit

Située à 10 km au sud d’Adrar, une route bitumée et nette offre à l’éventuel visiteur la traversée d’un plat pays bordé par des dunes, des palmiers, des habitations basses et « pigmentées » rouges, couleur typiquement locale, et, à l’horizon rectiligne, un mirage éveillé détonnant dans l’envahissante sebkha asséchée. C’est Tamentit. Une ville babylonienne.
Une oasis millénaire. Suspendue dans le temps. Une concentration de ksour (châteaux), du haut de ses milliers d’années, contemple une histoire ayant tutoyé une civilisation cosmopolite. Une cité ayant, dans le passé, connu un rayonnement culturel, spirituel, littéraire et théologique. Une contrée qui a toujours été un carrefour caravanier, un lieu de transit, un passage obligé et une terre d’asile pour les réfugiés fuyant l’hostilité de leurs ennemis pour des cieux plus cléments malgré la rudesse de la nature.
Tamentit était demeurée ouverte et tolérante à l’immigration ayant recueilli des légions d’étrangers depuis le premier siècle de l’ère chrétienne, avec les fameuses pistes romaines passant à l’Est (désert libyen, Gabès, Tunisie...) ; les pistes du Moyen-Orient, ouvertes par des juifs fuyant l’empire de Constantin après le massacre de Massada ; celles de l’Afrique noire ou encore les chemins de Beni-Abbès, Béchar menant via l’Atlantique vers l’Espagne, le Portugal et même au royaume d’Angleterre.



Tamentit ville babylonienne


Timimoun

L’oasis de Timimoun est connue pour faire partie des plus belles de toute l’Algérie. En effet, l’on peut y contempler des paysages des plus superbes que l’on ne peut certainement pas retrouver dans d’autres endroits. Ksar, construction très ancienne aux ruelles mystérieuses. Célèbres palmeraies sur les pentes dominant le fond salin de Sebkha. Paysages grandioses. Oasis rouge – architecture originale – jardins.
Cette oasis abrite également un fort. Ce dernier possède une architecture très intéressante du fait qu’elle est très ancienne. Le charme de ce fort réside en outre dans le fait qu’il est environné par des ruelles très charmantes qui sont auréolées de mystère.
Véritable région touristique, les habitants de Timimoun n’ont pas hésité à en faire une destination touristique. C’est ainsi que tous œuvrent en synergie pour faire en sorte que les touristes viennent en masse et découvrent des merveilles telles qu’ils reviendront un jour rien que pour redécouvrir le superbe visage de la nature qu’ils ont pu contempler à Timimoun.



Le fort de Kali à Timimoun

Non loin de Timimoun, l’on ne doit pas non plus rater la vallée du Gourara avec ses superbes palmeraies riche en couleurs forme un ensemble féerique. Il en est de même pour le Touat. Ces deux régions offrent des paysages spectaculaires que l’on ne se lasse d’admirer.



La Saoura


Administration de la Saoura

Statut région géographique et linguistique
Politique d'Algérie
Capitale Béchar
Gouvernement Sans unité administrative
Wilayas Béchar, Adrar, Tindouf, Naama, El-bayadh
Superficie 200 000 km2
Population 300 000 hab.
Densité 3 hab/km2
Langue(s) Arabe algérien, Arabe marocain, Berbère
Monnaie DZD (Dinar Algérien)

 

Texte et photos de l’ensemble du document : résumé de plusieurs sites d’informations sur le « Net »


Alain CHUETTE - Décembre 2010