Bernard ARRIGNON

appelé du contingent 63/1
Base Aérienne 167 à Reggan-Plateau
Chauffeur

 

Base Aérienne 121 à Essey-lès-Nancy du 1er février 1963 au 10 avril 1963
En mer sur le Sidi-Okba les 11 et 12 avril 1963
Base Aérienne 167 à Reggan-Plateau du 15 avril 1963 au 31 mars 1964

 

BA 121
BA 167
CSEM

 

Les photos et légendes sont de Bernard ARRIGNON

Pour agrandir la photo : clic sur la miniature et après visualisation : clic sur le bouton «Précédente» du navigateur pour revenir sur cette page



      Ce vendredi 1er février 1963 mes parents m’accompagnaient, dès l’aube, à la gare de Luçon. Le voyage serait long mais, à ce moment, j’étais loin de me douter de la destination finale !
Après être passé par La Roche-sur-Yon, nous arrivions sur Nantes, l’autorail d’un autre âge, qui nous avait conduit jusque-là, avait bien rempli sa mission pour nous amener à l’heure, prendre l’express Lorient – Paris Montparnasse que nous rejoindrions dans quelques 5 heures.
L’express était là attendant patiemment le coup de sifflet du départ. Ce train était tracté par une énorme machine à vapeur qui soufflait déjà comme un buffle prêt à bondir. Le mécanicien et le chauffeur montraient des visages de « gueules noires » donnant l’impression de sortir de l’enfer.
À l’époque il fallait atteindre Le Mans, pour qu’une machine électrique, une des fameuses « BB », prenne le relais jusqu’à Paris. Dès la gare de l’Est « les bleus » avaient commencé à se regrouper et faire connaissance. Entre parties de belote et autres nous arrivions aux portes de Nancy.
Sortie de la gare embarquement immédiat pour la base 121 d’Essey-lès-Nancy.

Entrée de la
caserne Kléber
BA 121 à Essey-lès-Nancy
Essey-lès-Nancy

Regroupés entre les deux premiers bâtiments l’encadrement, involontairement je le suppose, nous faisait goûter le plaisir du froid dans un courant d’air où le thermomètre chatouillait les moins 20°.
Deux mois de classes, une « perm » de huit jours et c’était le départ vers Reggan où il nous avait été promis une température bien au-dessus de zéro…
Je gomme le mauvais souvenir du camp de Sainte-Marthe, qui gardait sagement l’odeur des générations déjà passées par là, où les rats bien dodus semblaient bien s’y plaire, mais basta !!!

Le Sidi-Okba était à quai et nous embarquions déjà.

Sur le pont
du Sidi-Okba

L’odeur à Sainte-Marthe était nauséabonde, mais que dire après avoir « goûté » pardon « senti » celle des cales du bateau où nous étions en train de nous entasser sur des chaises longues dont ce ne devait pas être le premier voyage.
Une odeur pestilentielle d’un bateau qui avait du ramener à l’aller du bétail d’Algérie.
Il faudrait faire avec, bientôt Neptune nous ferait oublier tout ça. La tempête faisait rage dans le golf du Lyon. Je n’avais jamais vu autant de gars malades.
Mais après vingt quatre heures de tangage et sans doute de roulis, « Alger la Blanche » apparaissait au loin dans le soleil couchant. Fidèle à son image tant décrite par les voyageurs à l’approche de cette cité, nous avions maintenant la preuve que la France était bien derrière nous, désormais c’était l’Algérie !
Huit jours au camp d’Hussein Dey et c’était le départ, de bon matin, pour embarquer à Blida dans les Noratlas qui nous attendaient.
Point fixe, décollage et en avant pour le « grand sud ». Après 4 à 5 heures de vol, Reggan était en vue et nous allions nous poser.
Essey-lès-Nancy était bien loin, chaleur et désert nous attendaient.
Le casernement était fait de fillods, ce type de bâtiment en tôle jaunâtre, que nous ne connaissions pas, se confondait avec la couleur du sable, ce serait désormais notre nouvel habitat.
Les immeubles que nous apercevions au loin étaient eux réservés aux chefs.


Fillods
Ma Fillod

Affecté au garage qui se situait près de l’escale, une fois mon permis militaire en poche, je fus employé de suite comme chauffeur disposant, en fonction des missions, de quatre véhicules : Jeep, 2 CV, 4x4 Renault et une 403 pour les missions où le confort devait primer !


Au bureau
Fourgon Renault
Gazelle type US

Bernard
Jossermoz en arrière-plan
Cailloux et sable
Après l'effort

Alain BROCHARD
Alain toujours souriant
Arhyl.
Moi j'ai le sourire !
Jeu de sable

On attend le serveur
La soif toujours
Mode au désert

À quoi jouent-ils ?
Salsa

L'Isabelle
Mes roses des sables

J’effectuais mon temps, dans la plus grande sérénité, sous les ordres du lieutenant BONNE. Ce n’était pas le camp de vacances mais les bons souvenirs prédominèrent et l’année passée sur ce plateau de Reggan prit fin rapidement. Rapatriant ensuite la base de Rochefort-sur-Mer pour les deux mois restants.
Puis, bien sûr, la quille pour entrer aussitôt à la SNCF où je fis tout mon parcours professionnel.
Reggan est bien loin désormais, les photos du site me rappellent des souvenirs de ce temps passé et l’émotion de revoir ces paysages est toujours la même !!!

 

45 ans après
Bernard ARRIGNON et Alain BROCHARD
se retrouvent à PUYRAVAULT (Vendée)
Octobre 2008