Je me souviens...

La guerre des six jours

Lucien VANCOPPENOLLE – 66 2/B – CCS – Atelier du Corps


     Peu de gens ont été témoins, le 3ème GT à peine rentré en France a « presque » participé à la guerre des 6 jours qui opposa Israël et ses voisins arabes. De retour le 3 juin, dès le 6 nous commencions le déménagement du 515 à Tanaïs pour La Braconne avec les réceptions des colis et de personnel arrivant à l’aéroport de Mérignac. Nous avions établi un bivouac de fortune dans la base aérienne toute proche dans laquelle nous allions nous restaurer et faire notre toilette lorsque nous étions en attente (vol annulé, retard pour raison météo ou autre etc.). Quelle ne fut pas notre surprise de voir arriver en peu de temps 3 Boeing 707 avec l’étoile de David. Par les transistors nous étions au courant de ce qui se passait au Moyen-Orient à ce moment-là. Le midi nous avons vu les équipages au self de la base, garçons et surtout filles (pour nous c’était une nouveauté). Après le déjeuner l’ensemble s’est transformé : finis les uniformes de pilote et le petit tailleur et les blouses affolantes des hôtesses. Tout le monde au travail et, après quelques heures d’efforts, ils ont transformé les avions en cargos. L’Armée de l’Air leur fournissait le matériel de manutention (élévateurs, remorques et personnel). Puis nous avons vu arriver une rame de camions (toujours de l’Armée de l’Air) avec des caisses marquées (Missiles Matra 530, Missiles Magic etc.) il faut dire que l’usine se trouvait de l’autre côté de la base. Tard le soir les commandos de l’air ont pris position avec armes et leurs chiens, défense d’approcher. Le lendemain matin nous fûmes réveillés par le point fixe des avions qui décollèrent l’un après l’autre. Le midi, à la radio, le Général faisait une déclaration annonçant l’embargo des armes à destination d’Israël. Le cessez-le-feu interviendra le 10 juin. Voilà l’histoire du 3ème GT et de « la guerre des 6 jours ». Après coup, je me souviens des questions des gens qui, nous voyant en sahariens, nous demandaient si nous allions aller là-bas ??? Nos premières permissions nous ont valu un sacré succès !!!
Après questions aux aviateurs, les avions avaient été chargés de ramener les pilotes réservistes du monde entier puis ils étaient venus se mettre à l’abri en France.

Lucien VANCOPPENOLLE – Mars 2009