LE SOUTHERN CROSS MINOR

UN AVION MYTHIQUE

Par Alain BROCHARD – Janvier 2011


Préambule

L’objet du présent document est tout simplement de présenter un certain nombre de photos du fameux Southern Cross Minor.
L’avion qui avait conduit son pilote, le Capitaine William Newton LANCASTER aux confins du TANEZROUFT où il termina sa vie d’aventures après un crash, alors qu’il s’était envolé de Lympne pour tenter de rejoindre Cap-Town, dans le but d’une part, de battre le record d’Amy Johnson Mollison, d’autre part, de redorer son blason suite au fait d’avoir été accusé de meurtre sur la personne de Hayden Clarke à Miami, meurtre dont il fut disculpé, mais aussitôt expulsé des États-Unis rejoignant dans la foulée son Angleterre natale qui aurait plutôt souhaiter ne plus entendre parler de lui !

Mais là n’est pas le propos, il s’agit d’évoquer principalement la machine et pour en parler il n’était pas possible de le faire sans évoquer Sir Kingsford-Smith qui en fut le premier propriétaire !

Avant d’aller plus loin, je voudrais remercier Kathy BUCKLEY (Senior Librerian), ainsi que Brian CROZIER (ex conservateur) du Queensland Museum qui ont su se mettre à la disposition de notre ami Serge LE PUIL.

En effet Serge de passage dans le Queensland avait accepté à ma demande de faire un crochet par Brisbane de sorte à pouvoir obtenir un maximum de documents auprès du Musée.

Les différents documents et photos que vous verrez plus loin ne sont qu’un échantillon de ce que Serge a pu rapporter. Il lui a fallu passer plusieurs jours au musée pour scanner, photographier échanger avec les différents interlocuteurs et rapporter ainsi un maximum d’éléments pour le plaisir de tous !

À nouveau un grand merci à Serge.

Alain

 


CHARLES E. KINGSFORD-SMITH



Charles Kingsford-Smith dit Smithy

Sir Charles Edward Kingsford-Smith (9 février 1897 – 8 novembre 1935), souvent appelé Charles Kingsford-Smith ou par son diminutif Smithy fut un célèbre pionnier australien de l’aviation. En 1928, il fit la première traversée de l’océan Pacifique en avion entre les États-Unis et l’Australie. Il réalisa également la première traversée de l’Australie sans escale et le premier vol entre l'Australie et la Nouvelle-Zélande.
Il disparait au petit matin du 8 novembre 1935 au dessus de la mer d’Andaman lors d'un vol de nuit entre Allahabad et Singapour.
L'aéroport international de Sydney porte son nom.

– En 1930 à l’âge de 32 ans il pulvérise le record de vitesse en solo de 16 000 kilomètres entre la Grande-Bretagne et l’Australie. Il réalise cet exploit sur un Avro 616 Avian IVA, Sports Avian équipé d’un moteur Gipsy II de 120 Ch, une voilure passant de 8,51 à 9,14 m d’envergure, avec suppression du poste avant, remplacé par un réservoir supplémentaire de 413 litres.
- Baptisé Southern Cross Junior, l’appareil [G-ABCF, C/n 467] décolle de Heston le 9 octobre 1930, Kingsford-Smith arrive à Darwin le 19, n’ayant effectué que 10 escales intermédiaires.
- Charles Kingsford-Smith commande alors un autre Avro Avian pour tenter de battre le record en sens inverse détenu par A.J. Mollison. Cet avion sera baptisé Southern Cross Minor.

- Le 24 septembre 1931 le [VH-UQG] Southern Cross Minor décolle de Wyndham. Les ennuis de l’aviateur débutent après Bushire : problème de pompe à huile le forçant à faire demi-tour puis vents de sable le contraignant à se poser à Baghdâd. Il se pose pourtant à Alep le 29 septembre avec une journée d’avance sur Mollison.

- Pris d’un malaise entre Alep et Rome, il fut contraint de se poser le 30 septembre 1931 près de Smyrne, où il fut retenu deux jours par la police turque. Malgré le désaccord du corps médical, il termine son parcours en 12 jours et 18 heures contre 11 jours pour Amy Mollison.
Il faut malgré tout savoir qu’il venait de faire précédemment le trajet Londres-Darwin-Brisbane-Sydney puis retour à Wyndham !

- Après cet échec il céda l’appareil à W.N. « Bill » Lancaster, qui souhaitait voler seul de Grande-Bretagne en Afrique du Sud. Ce raid se termina mal, Lancaster disparaissant au-dessus du Sahara le 11 avril 1933. Les restes de l’avion [G-ABLK] et le corps momifié du pilote ne furent retrouvés qu’en 1962 par l’Armée Française. L’épave de l’avion se trouve aujourd’hui au Queensland Museum.
(Documentation Internet)


L’AVRO AVIAN V, COMMANDE SPÉCIALE DE SMITHY

Le Southern Cross Minor à la manœuvre (clic pour agrandir la photo)
Document transmis par Serge Le Puil
Origine: Queensland Museum Brisbane

 
Charles E Kingsford-Smith photographié près du Southern Cross Minor
(Documents Internet)


Le Capitaine William Newton Lancaster, nouveau propriétaire du Southern Cross Minor
Copyright Editions Georges G. HARRAP - Londres.

Cet avion qui était une commande spéciale faite par Smithy, ressemble étrangement à son « cousin » : Le Southern Cross Junior (voir photo ci-dessous.)
C’est dans cet Avro Avian Southern Cross Junior (G-ABCF) que Sir Charles Kingsford-Smith du 9 au 19 octobre 1930 battit le record de Bert Hinkler de 1928 de 15 jours et demi, en vol solo d’Angleterre en Australie (Londres-Darwin) en 9 jours et 22 heures. Son vol partant de Londres comportait les étapes Rome - Athènes - Alep - Bushire - Karachi - Allahabad - Rangoon - Singapore - Surabaya - Atambua (Timor) - Darwin - Cloncurry - Brisbane - Sydney.


Le Southern Cross Junior
(Documentation et photo Internet)

Mais revenons au Southern Cross Minor, il avait fait l’objet d’une préparation technique pour les longs parcours (un réservoir de 450 litres) et autres adaptations d’où son nom : Avro 616 Avian V.



Smithy perché sur le Southern Cross Minor, dont il est le propriétaire !
Photo communiquée par Kathy BUCKLEY
Senior Librerian, Queensland Museum Brisbane

Précisions données par Paul RUB :

L’AVRO 616 AVIAN V a en fait été construit spécialement pour sir Charles Kingsford-Smith par la société AVRO. Le modèle de base serait le AVRO AVIAN SPORT qui devient un AVRO 616 AVIAN IVA baptisé « Southern Cross Junior » qui fut par la suite vendu à Guy Menzies (aviateur Australien). Le moteur est un GIPSY II (produit conçu par De Havilland) qui est un avionneur et son collègue Frank Halford qui lui est motoriste. Tous les deux cherchaient à l’époque (1927) à concurrencer le RENAULT V8.

Construit pour Sir Charles Kingsford-Smith il est immatriculé en Australie (VH-UQG) et revendu à Bill Lancaster en 1933 et devient (G-ABLK) pour finir en Algérie lors du vol vers l’Afrique du Sud. Les deux versions Southern Cross Junior et Minor utilisaient un moteur Gipsy II, le deuxième toutefois était monoplace le deuxième siège étant remplacé par un réservoir supplémentaire.

LE MOTEUR DU SOUTHERN CROSS MINOR

  

Le moteur GIPSY II
Photo Internet d’un moteur en exposition

Le GIPSY de la société De Havilland est un moteur d’avion britannique de 4 cylindres en ligne refroidi par air conçu par Frank Halford en 1927 pour remplacer le Cirrus ADC De Havilland D.H.60 Moth des biplans légers.

Le Gipsy continua de devenir un des moteurs d’avions sportifs les plus célèbres de la période d'entre les deux guerres et ce fut le moteur de choix pour divers autres avions légers, pour les avions d’entraînement, les avions de liaisons et les taxis aériens britanniques aussi bien qu’étrangers, son utilisation dura jusqu’à la seconde guerre mondiale. Ceci permit d’établir la Compagnie d’aviation De Havilland comme fabricant d'avion léger, ainsi que d’affirmer la société comme fabricant de moteur à part entière.
(Traduction d’un document Internet)

PLAQUE MOTEUR DU SOUTHERN CROSS MINOR


Cette plaque Moteur du Southern Cross Minor fut récupérée sur l’épave en 1962.
Elle est aujourd’hui propriété du Queensland Museum à Brisbane auquel je l’avais expédié.
Photo : Alain Brochard - Juin 2008

Pour l’instant cette plaque n’est pas exposée au musée dans l’attente d’une vitrine à cet effet. Mais Serge a pu la photographier, lors de son passage à Brisbane !


Photo Serge Le Puil - Décembre 2010
au Queensland Museum Brisbane


Archives du magazine FLIGHT du 21 novembre 1930

Le moteur GIPSY construit par De Havilland Aircraft Co., le fabricant des fameux avions Moth, est bien connu sur le Continent. Il s’est particulièrement bien distingué dans les récents vols d’Angleterre en Australie. Particulièrement celui de Kingsford-Smith. Trois modèles sont disponibles, tous étant refroidis par air. À quatre cylindres de type en ligne. Le GIPSY I est évalué à 100 ch. et le GIPSY II et le III sont des modèles à 120 ch., le dernier étant une version inversée du GIPSY II. Les culasses en aluminium démontables sont fixées par de longs boulons qui maintiennent aussi les cylindres en fonte au carter. Ces moteurs sont équipés de deux soupapes par cylindre montées côte à côte, côté gauche pour les deux premiers modèles, côté droit pour le GIPSY III qui est inversé (cylindres vers le bas Ndt). Le vilebrequin est supporté par cinq paliers lisses. La caractéristique inhabituelle de ce moteur est ses bielles Y forgées en alliage d’aluminium, se raccordant aux paliers. Le carter d’huile, dont le fond est muni d’ailettes pour un refroidissement efficace de l’huile, a une contenance permettant de réaliser 15 heures de vol.
Pour le GIPSY III (moteur inversé) le système de lubrification est différent…

Le double allumage sur ces moteurs est réalisé par deux magnétos. (Voir photo précédente, sur laquelle on peut les voir situées à l’arrière du moteur avec le faisceau d’allumage gauche). >>> Voir l’article suivant du même magazine !


Sur ce dernier document nous pouvons noter que contrairement au GIPSY I équipé d’un carburateur de type ZENITH, les carburateurs pour GIPSY II et III sont du fabricant Claudel-Hobson.

Le poste de pilotage de l’avion devait très certainement ressembler à ceux ci-après :


Photo Internet


Poste de pilotage de Tiger Moth
Fabrication De Havilland (même époque)


Tiger Moth 1930, biplace contrairement au SCM qui était équipé d’un réservoir supplémentaire

 

LA TRISTE FIN DU SOUTHERN CROSS MINOR


Le Capitaine William Newton LANCASTER aux commandes
du Southern Cross Minor immatriculé désormais (G-ABLK)
(clic
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Le 11 avril 1933 le Capitaine Lancaster décolle de Lympne, il est 5 heures 38.


Le 12 avril 1933, la vidange du moteur et le plein de carburant sont faits à Reggan
Photo du 12 avril 1933 de René BACHELARD opérateur radio à la Cie Transsaharienne à Reggan
(clic pour agrandir la photo)


La panne du Gipsy II

Le Southern Cross Minor redécolle à 18 heures 25 !
Environ deux heures après son moteur s’arrêtera après quelques soubresauts…
Plusieurs raisons peuvent être à l’origine de la panne.
– Givrage du carburateur, personnellement je pense que l’on puisse écarter cette cause. En effet l’avion vole relativement bas, trop d’ailleurs, ce qui le conduira au crash !
– Sable en suspension dans l’atmosphère, c’était le cas à cette époque de l’année. En arrivant sur Adrar, le moteur avait déjà eu des ratées et Lancaster avait jeté un coup d’œil à sa machine sans découvrir réellement la cause de l’anomalie.
– Problèmes d’essence, je pencherais plus vers cette cause.
          – Tout d’abord les réserves d’essence dans le désert à l’époque étaient plus orientées « automobile qu’aviation », sans nier malgré tout les mini stockages réalisés en fûts dans les alvéoles de protection.

L’utilisation de l’essence automobile n’était généralement pas approuvée par les constructeurs de moteurs d’avion. Malgré tout, ce type de carburant pouvait à la limite être considéré comme un substitut convenable. Pour ce faire l’avion devait obligatoirement être équipé d’un filtre à essence micronique type aviation comprenant également un séparateur d’eau tout-ou-rien.
En effet le risque de contamination lié au stockage de l’essence dans des fûts n’est pas négligeable, l’entrée d’impuretés par leurs ouvertures et le risque que le revêtement intérieur soit sale constitue un véritable problème, la seule solution restant le filtre.
L’avion disposait-il d’un filtre à ce niveau là ? Lors de la maintenance précédant le départ tous ces éléments avaient-ils été remplacés ?

On savait Lancaster pressé et léger du côté finances !
Les conditions difficiles du désert ont certainement rajouté à cette escalade vers le crash. La loi de Murphy bien sûr, tous les problèmes s’accumulent, retard sur l’horaire, conditions météo limites, moteur qui « s’enrhume », erreur de parcours puis arrivée à Reggan fatigue aidant.

Et là, vidange moteur obligatoire évidemment, le plein est refait, l’essence est pompée dans des fûts (voir la photo de René Bachelard).
Il est 18 heures passées Lancaster relance sa machine, 2 heures après c’est le drame, il ne battra jamais le record d’Amy Mollison !

Le lendemain 13 avril 1933 il ne se posera pas à GAO, pilote et avion sont perdus corps et biens !!!

La presse de l’époque titre :


À noter les erreurs de report de dates des différents journaux cités précédemment, quant à l’heure de décollage de Reggan.
Le Southern Cross Minor s’est précisément envolé de Reggan le mercredi 12 avril 1933 à 18 heures 25, alors que la nuit allait tomber !

La carcasse du Southern Cross Minor sera retrouvée par hasard 29 ans plus tard à quelques 300 Km au sud de Reggan.


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LE SOUTHERN CROSS MINOR RETROUVÉ


(clic
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Le 11 février 1962, l’Adjudant Titus POLIDORI à la tête d’un peloton du Groupe Saharien Mixte du Touat après être parti de Bordj-Perez pour reconnaître la borne « Signal du Tanezrouft », remonte vers le nord, puis met le cap à l’est pour éviter une zone de fech-fech, et rejoindre la piste Impériale, c’est alors qu’il aperçoit une anomalie de terrain.

Les documents qui suivent m’ont été transmis par mon ami Serge Le Puil (avec la complicité de Kathy Buckley, Senior Librerian au musée et de mon ami le Dr Brian Crozier, ancien conservateur), lors du passage de Serge à Brisbane en décembre 2010. Elles proviennent des archives du Queensland Museum à qui elles avaient été communiquées par l’Ambassade de France pour la préparation de l’opération de récupération de la carcasse de l’avion en 1975 qui fut organisée par Wylton Dickson.

 

LA ZONE CRASH
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1 - Après s’être rapproché il constate qu’il s’agit d’un petit avion, un biplan
Photo transmise au Queensland Museum par l’Ambassade de France en 1974

2 - 3 - 4 - Différentes photos de l’épave du Southern Cross Minor au point crash
L’Adjudant POLIDORI découvre le corps momifié de l’infortuné pilote.
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La momie près de l’épave du Southern Cross Minor
Photos transmises, en 1995, au Queensland Museum par Olivier de L'ESTOILE fils du Chef d'Escadrons Raymond de L'ESTOILE alors Commandant du Groupe Saharien Mixte du Touat

Photos de la zone crash réalisées par le Groupe Saharien Mixte du Touat
Photos transmises au Queensland Museum par l’Ambassade de France en 1974
(clic pour agrandir les photos)


L’Adjudant Titus POLIDORI contacte aussitôt par radio sa hiérarchie basée à Adrar ! La Gendarmerie prévenue se rend sur place au plus vite. Voir les commentaires du Lieutenant MOPPERT dans son document : Tanezrouft Désert de la Soif, joint au document : Un Papillon dans le désert
>>> Sur le site http://www.3emegroupedetransport.com/
>>> Lien http://www.3emegroupedetransport.com/WilliamNewtonLANCASTER.htm

La Gendarmerie se déplace au point crash pour effectuer les constats.

La dépouille mortelle momifiée du pilote est rapatriée sur Reggan pour y être inhumée.

La carcasse du Southern Cross Minor attendra encore 13 ans avant d’être rapatriée sur Reggan !

Mais en 1974 eu lieu le fameux Rallye UDT de Coupe du Monde – London-Kano-Munich. Les Australiens ANDRE WELINSKI, KEN TUBMAN & JIM REDDIEX remportèrent le rallye avec cette Citroën DS 23 qu'ils avaient eux-mêmes préparée.

Les trois Australiens qui lors de ce rallye avaient traversé le Sahara obtinrent des informations concernant l’épave.
Wylton Dickson qui était l’organisateur du rallye fut décidé de faire une expédition depuis Londres pour aller récupérer l’épave du Southern Cros Minor.
En novembre 1975 une expédition de quatorze volontaires était prête à partir au Sahara, où les attendaient patiemment les restes de l’avion.
Avant d’aller plus loin, je vous inviterais à lire ou relire, le document de E.P. WIXTED joint à Un Papillon dans le désert
>>> Sur le site http://www.3emegroupedetransport.com/
>>> Lien http://www.3emegroupedetransport.com/WilliamNewtonLANCASTER.htm

Le Southern Cross Minor après quarante deux ans de désert est toujours là !


Photos réalisées par l’équipe de Wylton Dickson

PHOTOS INÉDITES

L’équipe de Wylton Dickson lors de la récupération de l’épave.


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Je vous avais raconté, dans « Un Papillon dans le Désert », m’appuyant sur un texte de E.P. Wixted, l’aventure de la récupération de l’épave du Southern Cross Minor… Nous avions compris les difficultés de l’équipe au retour à Reggan quant à la confiscation du matériel photographique.
Aujourd’hui nous en savons plus grâce au papier du caméraman Dick Marks que je vous invite à découvrir ci-après :

December 27, 1975 TV WEEK Page 5
BRISBANE, le cameraman de cinéma Dick Marks a révélé comment il a caché le film de TV parmi ses chemises et sous-vêtements pendant une situation très tendue avec des soldats arabes dans le Désert du Sahara.
Il a craint pour son rapport (ses films Ndt) sur la découverte du Southern Cross Minor, un avion ayant appartenu autrefois à monsieur Charles Kingsford-Smith, et qui s’était perdu et détruit (dans le Tanezrouft Ndt).
Marks a pris des risques quant à une fouille qui aurait pu être personnelle et un risque d’emprisonnement possible pour sauver le film, réalisé pour un nouveau documentaire sur le réseau (TV) (Australien Ndt).
Les Arabes ont pris les appareils photos, les caméras, l'équipement et quelques véhicules de l'expédition avant leur remise en liberté.
Le film de Mark est maintenant de retour en Australie et le sujet est clair pour les Films Martin Williams de compléter ce documentaire.
Le groupe de 12 hommes, du Queensland Muséum et de Grande-Bretagne, a retrouvé l'épave (du SCM Ndt) à 1 000 km d'Alger.
Le Southern Cross Minor est tombé dans le désert en 1933 lors d’une tentative de record de vitesse de Londres à Cape Town. Le pilote, le Capitaine Bill Lancaster, a été tué.
En route vers Alger, avec l'avion sur une remorque, le groupe a été arrêté à Reggane et retenu par l'armée pendant trois jours.
« Nous avons eu de la chance à cause d'une certaine prévoyance », a expliqué Marks, à son retour à Brisbane.
En cas d’ennuis nous avions préparé six rouleaux de films factices dans des boîtes étiquetées.
Les militaires ont accepté deux de ces boîtes pensant qu’ils contenaient le film exposé.
Si nous avions fait l’objet d’une fouille personnelle, nous aurions été dans de réels ennuis.
Quelques temps avant, ils avaient tué un jeune Américain pour être en possession de marihuana.
Dans ces avant-postes les soldats font leur propre loi et le téléphone le plus proche est à une distance de 800 km.
De nouveau à Adrar, à 160 km au nord on nous a demandé notre film et nous avons donné les quatre autres boîtes.
Tout le temps nous avions 3 km de film exposé dans nos affaires personnelles. Nous avons été heureux de repartir » !
M. Mike Williams, le principal de Martin Williams, a dit qu'il espérait que tous nos ennuis étaient finis.
Nous n'avons pas de titre encore, mais le producteur John Stainton a parlé à des personnes à l'étranger du commentaire.
M. Williams a dit,
Qu’il aiderait si nous obtenions un acteur de renom, comme James Mason, qui pourrait être le narrateur.
Avec tous les soutiens, le coût fut beaucoup plus élevé que celui auquel nous nous attendions.
Aussitôt que le documentaire sera fini, nous le proposerons sur le marché international. Il devrait être achevé vers la fin de janvier.
La Commission de Films australienne, qui nous a prêté l'argent pour le faire, aidera pour sa commercialisation.
Cela deviendra un programme pour une « grande heure » d’écoute, en couleurs et incluant la séquence filmée en Angleterre avant le début de l'expédition.
Les préparatifs incluent de retirer un membre de l'action à la dernière minute parce qu'il a estimé que tout cela était trop risqué.
Le film aura aussi une portée historique, en évoquant le Southern Cross Minor et en incluant les débuts de l'aviation internationale.
À cette époque les aviateurs ouvraient des routes aériennes ils étaient en fait des innovateurs.
M. Williams a dit que l'équipe de TV l'avait amené à soutenir un souvenir qu'il avait demandé
- Une bouteille a été trouvée dans le sable à l'endroit de l'accident où l’épave a été trouvée.
Il pourrait y avoir un nouveau retard pour l'expédition de l'avion en Angleterre, M. Williams a expliqué.
Quelques Algériens ont estimé que c'était un trésor national et qu'il ne devrait pas être sorti du pays.
Cependant, il a cru que le problème pourrait être réglé après quelques formalités.
On espère que nous ferons un deuxième documentaire pour une suite, a-t-il exposé.
Après que l'avion soit reconstitué par M. Keith Schellenberg en Ecosse, il sera apporté à Brisbane au Queensland le Musée.
S'il pouvait voler, notre équipe de TV suivrait tout son parcours.

Ce serait le long de la route des Kangourous !
Nous avons l’espoir que Qantas qui a montré de l'intérêt, fournira un avion pour le rapatrier ».

Traduction Alain Brochard - Décembre 2010

Collecte des pieux restes.

L’expédition de Wylton Dickson de passage à Reggan en 1975 recherchera en vain la tombe du Capitaine Lancaster.

J’avais parlé de cette tombe dans « Un Papillon dans le Désert ».
Cette tombe avait en effet été déplacée en 1963, j’ai évoqué ce sujet autant que faire se peut !
Kamel l’avait recherché sans succès en février 2007. Ensuite Yves à l’occasion du déplacement d’un de ses délégués parti d’In Salah à Reggan, j’avais obtenu d’autres renseignements… À savoir que selon un ancien de la palmeraie qui avait d’ailleurs travaillé à l’hôpital de Reggan-plateau, la tombe aurait été rapatriée peut-être par la famille disait-il ou les autorités de Grande-Bretagne, début des années 1970…

N’ayant pu obtenir d’autres informations malgré de nombreuses interrogations, j’en étais donc resté là !

Je pensais avoir retrouvé cette tombe dans un cimetière de Grande-Bretagne du côté de Biddulph, mais le révérend m’a gentiment répondu qu’il ne s’agissait pas du « Lancaster » que je recherchais !

Ayant découvert depuis le document de Lloyd Fleming, je m’interroge à nouveau sur cette question, à savoir que si la dépouille de Lancaster avait été rapatriée, Wylton Dickson en aurait certainement eu « vent ».
J’imagine donc aujourd’hui que la dépouille a certainement été ramenée très anonymement dans un cimetière local sans autre forme de procès.
Aujourd’hui à moins de tomber sur les véritables acteurs ayant procédé à l’opération, il nous sera difficile d’en savoir plus.

La momie de Bill se trouve vraisemblablement toujours dans les sables du désert du côté de la palmeraie de Reggan !!!

Voir document suivant :

Lloyd’s fantastic adventure in the Sahara

L’aventure fantastique de Lloyd au Sahara

Les trente membres AHSA et leurs invités se sont rassemblés au Queensland Royal, le Club Aérien le vendredi 24 mars pour entendre Lloyd Fleming parler de l’expédition de 1975 pour la récupération du Southern Cross Minor, perdu avec le pilote Bill Lancaster en 1933.
En 1975, les Queenslanders Keith Carmody, Tom Wixted, Mat et Robyn Synnott et Lloyd Fleming faisaient partie de l’équipe qui a voyagé d’Angleterre au sud de la ville de Reggan dans le Désert du Sahara. Leur intention était de rendre au Queensland les restes de l’Avro Aviaire monoplace de couleur bleue brillante dans lequel Charles Kingsford Smith avait essayé de réaliser le record Angleterre-Australie en 1931.
Lloyd a commencé son compte rendu de l'expédition de la récupération avec le compte rendu du dernier pilote de l'Avro Avian, Bill Lancaster. Cela comprenait le vol de Lancaster plein d'événements réalisé d'Angleterre en Australie avec Chubbie Miller comme passager, d'une période de cinq mois à compter d'octobre 1927, aussi bien qu'un compte rendu des événements menant jusqu'au procès de Lancaster pour le meurtre de l’écrivain Haden Clarke aux États-Unis en 1932.
En utilisant un certain nombre de diapositives, Lloyd Fleming a expliqué comment l'expédition de 1975 a voyagé dans des véhicules Land Rover d'Angleterre en Afrique par le ferry et la route. Au sud de Reggan, après avoir retrouvé les traces toujours claires faites par le convoi militaire français qui avait localisé l'avion en 1962, l'expédition en 1975 l’a retrouvé et a démonté ensuite ce qui restait de l'avion. À leur retour dans «la civilisation» (Reggan Ndt) les membres de l'expédition eurent leurs passeports et appareils photos confisqués. Après quelques jours assez tendus on leur a redonné leurs passeports et permis de repartir, mais sans l'avion. Quatre ans de négociations plus tard, le Southern Cross Minor fut transporté du Sahara à Brisbane pour la présentation au Queensland Museum.
Avant que la soirée ne fut terminée, d'autres participants à l'expédition de 1975 et les organisateurs ont évoqués leurs pensées tant sur la disparition en 1933 de Lancaster, que sur les événements relatifs à la récupération de son avion. Ted Wixted a parlé de l'emplacement du journal de bord de l'avion dans lequel Lancaster avait enregistré le journal de ses derniers jours. Keith Carmody s'est rappelé comment l'expédition a recherché mais sans la trouver, la pierre tombale de Lancaster dans le cimetière civil de Reggan, où il fut enterré en 1962.
Pour ceux qui ont assisté à cette soirée, c'était une occasion unique d'entendre les raisons du pourquoi de cet héritage de l’avion (SCM Ndt) pour le musée du Queensland, données par les gens qui avaient participé et qui étaient là. Richard Hitchins a enregistré de nombreuses conversations avec un caméscope tandis que Roger Marks a aussi fait une cassette audio de cette occasion. Ensuite, l'équipe de la récupération du Southern Cross Minor a posé pour des photographies. Pour la première fois depuis des années. Une occasion unique en effet. On doit un merci spécial à Richard Hitchins pour avoir organisé cette soirée.
Traduction : Alain BROCHARD novembre 2010

 

Il faudra attendre encore 4 ans pour que le Southern Cross Minor puisse rejoindre l’Angleterre. Par quels moyens a-t-il été acheminé de Reggan ?
La question reste ouverte. Nous avons une trace de son passage sur le territoire français, dixit le magazine Le Saharien n° 69 de juin 1979 que m’a envoyé André Hesse Président de l’Amicale LA RAHLA.


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L’épave de l’avion a donc transité par Marseille puis… sans doute par Champagne en Valromey !

Le Southern Cross Minor arrive en Angleterre

La presse écrit :


(clic
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L'épave d'un avion avec une place significative dans l’histoire de l'aviation sera montrée à la Maison d'Australie du 9 mai au 22 juin. L'Avro Avian le « Southern Cross Minor » ayant auparavant appartenu à un des plus grands pionniers de l'aviation australienne, monsieur Charles Kingsford-Smith, a disparu au Sahara Algérien en 1933 pendant une tentative par un pilote britannique déshonoré, le Capitaine Bill Lancaster, de réaliser le record d'un vol de Grande-Bretagne à Capetown.
Le destin tant de l'avion que du pilote est resté un mystère pendant 29 ans, jusqu'à ce qu'une patrouille française ait trouvé l'épave avec le journal de Lancaster, enveloppé et lié à un support d’aile, dans lequel il avait enregistré son épreuve finale de huit jours après l'accident.
En 1975, l'avion (ci-dessus) a été de nouveau localisé par une expédition menée par un Australien basé à Londres Wylton Dickson. L'avion a été ramené d'Algérie cette année et sera reconstitué en Grande-Bretagne avant d’être présenté de façon permanente au Queensland Museum.
La Société de Film australienne du sud a annoncé ses projets de faire un long métrage majeur sur la vie turbulente du Capitaine Lancaster. Le Southern Cross Minor sera présenté vendredi au public dans le Hall Principal de la Maison d'Australie, puis du lundi de 10 heures à 16 heures.
Traduction Alain BROCHARD - Janvier 2011

 

BRISBANE QUEENSLAND
Photos Queensland Museum (Brisbane) (clic pour agrandir les photos)

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1 - Arrivée du Southern Cross Minor à l’aéroport de Brisbane, le 16 janvier 1980.

2 - Pat Riley avec en main, la maquette du Southern Cross Minor

3 - Moment tant attendu, ouverture des caisses sur le Tarmac !
Lloyd Fleming examinant les premières pièces sous l’œil attentif à gauche de Ted Wixted.

4 - De gauche à droite : Keith Carmody, Ted Wixted, Matt Synnott et Robyn avec Matthew, John Stainton et Lloyd Fleming.

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5 - Queensland Museum, 16 janvier 1980. C’est une journée extrêmement chaude, le SCM est amené par un camion de «FINNEY BRYCE Transport» conduit par Pat Riley

6 - Le camion arrivant devant le Musée

7 - Descente des caisses

8 - Transfert des caisses à l’intérieur du bâtiment

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9 - 10 - Ouvertures des caisses au Musée - Dick Marks et Lloyd Fleming

11 - Sur cette photo on aperçoit le réservoir additionnel de 450 litres que fit installer Charles Kingsford Smith pour réaliser ses longs trajets.

Réservoir
d'origine
Réservoir supplémentaire

 

L’ASSEMBLAGE AU MUSÉE
Photos Queensland Museum (Brisbane) (clic pour agrandir les photos)

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1 - Raccordement des structures avant et arrière.

2 - Assemblage du moteur Gipsy II.


3 - L’ensemble prend forme.


4 - Le Southern Cross Minor a repris pratiquement sa forme, tel qu’il resta dans le Tanezrouft pendant 42 longues années.


Pour mémoire une photo du Southern Cross Minor dans le désert en 1975.
Vous pourrez noter que la reconstitution de l’épave réalisée au Queensland Museum est des plus fidèles !

En février 2010, un raid, réalisé sous la houlette de Maurice PATISSIER, auquel j’aurais du participer, rendait hommage à la mémoire de William Lancaster. C’était précisément le 21 février à 17 heures.
Les dates du 12 avril 1933 (disparition de Lancaster) et du 11 février 1962 (Découverte de l’épave du SCM et de la momie de Lancaster), furent rappelées !
L’émotion du groupe fut de circonstance. Eugène Bosio était présent aux côtés de Maurice.


(clic pour agrandir la photo)



Maurice ramasse un peu de sable du point crash,
il m’en fera parvenir quelques temps après son retour

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Jean-Jacques était passé le mois précédent marquant le point « crash » d’un papillon.

Ce papillon de contre-plaqué marquera-t-il longtemps cet endroit, nul ne le sait ?? 24° 13’ Lat. Nord 0° 06’ Long. Est

En tous cas chapeau bas, aux deux équipes qui sont passées là-bas, pour marquer le souvenir des huit jours d’agonie d’un certain Bill Lancaster !

L’INAUGURATION DE L’EXPOSITION DU S C M


Remise de documents par Olivier de L'ESTOILE (1980)


Alan Bartholomai Directeur du Queensland Muséum (1980)
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LE SOUTHERN CROSS MINOR
Photographié par SERGE en Décembre 2010.

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Le document qui suit a été envoyé au Queensland Museum par le fils du Commandant Raymond de L’ESTOILE. Ce dernier avait à l’époque la responsabilité de la région de la Saoura. (Voir l’ensemble des courriers)


Comme vous l’avez compris, il s’agit d’un extrait d’un courrier du Commandant de L’ESTOILE à son épouse.


Brian et Serge posent devant le Southern Cross Minor (Décembre 2010)
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          Je me suis retrouvé dans le Queensland en Australie au mois d’août 2010 pour y travailler jusque fin novembre, alors que pendant ce temps, ma femme qui est justement du Queensland travaillait en France, la vie parfois est ainsi faite. Mon lieu de travail était à 1 200 km de la côte et à 85 km du premier pub, dans une région très aride, mais les pluies de décembre on redonné verdure et vie, même si à certains endroits la situation fut catastrophique. Ma famille est venue me rejoindre à Brisbane en décembre, j’avais beaucoup de temps libre, j’en ai consacré une partie pour aider Alain en me rendant au « Queensland Museum » et à sa bibliothèque. Je recommande ce musée à tout voyageur qui passerait par Brisbane, en plus d’avoir son entrée gratuite il vous fait découvrir l’histoire et le patrimoine culturel de cet état d’Australie. Alain m’avait donné deux contacts Kathy et Brian. Brian m’a guidé et m’a présenté l’exposition consacrée aux pionniers queenslandais de l’aviation ainsi que la dernière exposition sur laquelle il avait travaillé. Il m’a ensuite présenté à Kathy qui m’a ouvert en grand les archives consacrées au SCM. L’accueil a été formidable et je les en remercie chaleureusement.

Serge LE PUIL

Pour terminer trois photos de l’entrée du Queensland Museum depuis sa création, cooptées sur le site Internet Wikipedia.


http://en.wikipedia.org/wiki/Queensland_Museum