Joël PAGEOT

appelé du contingent 67 1/A
2ème Compagnie – Chauffeur

 

 

 

J'étais au 3ème GT en mars/avril 1967 (classe 67/1A) pour participer au déménagement sur Béchar puis Mers el-Kébir.
Multiples transports pendant 3 mois entre Reggan, Béchar et Oran sous les ordres du lieutenant GOVIN.
Puis rapatriement sur La Rochelle à l’été 1967 avec missions de transports à Saint-Maixent, puis La Braconne de septembre 1967 à la quille en avril 1968. J’ai terminé fourrier sous les ordres du capitaine DELEAU et du sous-lieutenant DIAZ.

 

 

Les commentaires, photos et légendes sont de Joël PAGEOT

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(de g à d)
Jean-Paul ORY, Jean-Louis RICHARD, Joël PAGEOT, Francis REYES, Alain MARTY
Marseille, départ pour Istres puis Bou-Sfer, mars 1967
(de g à d) : Louis SABATIER, Joël PAGEOT, Joseph BROSSARD, Francis REYES, Alain MARTY

Béchar (de g à d)
Francis REYES,
Joël PAGEOT,
Louis SABATIER


Reggan
dans la chambre
avec mon dob
Reggan Bordj de la 2ème Cie - Je vais prendre la garde
La Braconne
avril 1968
Dans quelques
jour la quille !

 

Libération du contingent 67 1/A en avril 68 ( La Braconne)


Quelques anecdotes :

ALTERCATION
À mon arrivée à Reggan je fus affecté, seul nouveau, dans une chambre d’anciens dont ROUSSEL du Nord, BAZERQUE du Gers, GUINIER de Charente et LE BRAS.
Pendant que je m’installais un gradé, que je pris pour un brigadier-chef appelé, vint voir si la chambre était complète.
Je ne sais plus à quel sujet mais une altercation assez véhémente et tendue éclata entre nous deux. Je ne me laissais pas faire et répondais du tac au tac sous les yeux éberlués des anciens.
En fait, je m’étais trompé de grade en regardant furtivement ses galons, car il s’agissait d'un MdL-chef réputé peu commode.
Heureusement pour moi, je ne fus pas sous ses ordres par la suite et l'incident en resta là.

DÉFILÉ DU SAMEDI
J’avais trouvé un truc pour garder les pieds au frais : je remplissais mes rangers d’un demi quart d’eau et je défilais en faisant « floc floc »" à chaque pas.
Au milieu de dizaines de gars qui « attaquaient le sol du talon » ça passait inaperçu et j’avais l’impression de marcher en bord de plage dans une eau tiède en regardant le sable de chaque côté de la route.

HAMMAGUIR
Mission pour déménager ce centre spatial à 100 km de Reggan. Nous chargeons avec un collègue le GBO de caisses en bois de 10 à 20 kg.
Le camion au 3/4 plein, un civil de la base vient nous dire que ces caisses fragiles partiront finalement par avion.
Il ne nous restait plus qu’à décharger.

DENTISTES À BÉCHAR
Je garde un souvenir ému des 2 aspirants dentistes qui m’ont arraché une dent de sagesse à Béchar. C’était apparemment la première opération de ce genre pour eux et ils ont transpiré pendant plus d’une heure pour en venir à bout.
Ils m’ont prescrit 3 ou 4 jours d’arrêt en me prévenant que je risquais de « déguster » pendant plusieurs jours.
En fait, je n’ai eu aucune douleur ni séquelle et j’ai passé plusieurs jours à faire la sieste, à bouquiner et à faire mon courrier.
Merci les gars, j’espère que vous avez fait une brillante carrière dans le civil.

SCOTCH À ANGOULÊME
À l’arrivée à La Braconne, je suis affecté dans un bureau avec le capitaine DELEAU et le sous-lieutenant DIAZ.
Ce dernier me demande d’aller acheter des rouleaux de scotch à Angoulême. Il me fournit une 2 CV avec chauffeur.
Puis il s’avise qu’il faut un gradé dans le véhicule : il fait donc venir un brigadier.
Puis, comme personne ne connaissait la ville, il trouve un gars originaire d’Angoulême.
Nous sommes donc partis à 4 pour acheter 2 rouleaux de scotch !

ADJUDANT-CHEF CARDON
Un dimanche soir à La Braconne, nous étions une petite poignée de non-permissionnaires à regarder à la télé du foyer le film ô combien sérieux « Léon Morin Prêtre » avec Belmondo.
Arrive l’adjudant-chef CARDON qui ordonna au barman du foyer de changer de chaîne pour regarder des matches de catch.
Plusieurs ont quitté la salle en guise de protestation, et je décidais de faire un 21/27 par la voie hiérarchique au colonel pour me plaindre de cette attitude, indiquant entre autres que la diffusion de matches de catch ne contribuait pas à améliorer le niveau culturel des appelés du contingent.
Le capitaine DELEAU le lut, me fit modifier quelques termes un peu trop virulents et fit suivre.
Quelques jours plus tard il me dit en souriant : « On a parlé de ton 21/27 au mess. Il a eu son petit succès ».
À partir de ce jour, on ne vit plus l’adjudant-chef CARDON imposer ses programmes télé au foyer.

ADJUDANT TARDIEU
Nous nous amusions parfois au rugby, à La Braconne, avec le chef MORGANX et l’adjudant TARDIEU. Lors d’une action, je rattrapais ce dernier à la course et le plaquais par-derrière en lui bloquant les bras.
Son visage râpa le terrain très dur et il se releva la face en sang, pleine de petites coupures dont il garda les traces pendant 15 jours.
Le lendemain, le Capitaine DELEAU me dit en souriant : « Toi, décidément, tu as un problème avec les adjudants ! »

« ADJUDENT »
Un collègue nommé POITE, peintre dans le civil, fut chargé de confectionner à La Braconne des écriteaux reprenant les grade, nom et fonction des officiers et sous-officiers.
Il me montra pour examen son travail fini. Beau travail, à part que pour les adjudants et adjudants-chefs il avait peint « ADJUDENT ».

FLAQUE D’EAU
Au retour du Sahara à La Rochelle, nous partons en convoi d’une vingtaine de camions U 55 en exercice de conduite sur des départementales pour nous réhabituer au trafic et aguerrir des nouveaux conducteurs.
Il avait beaucoup plu. J’étais dans les derniers camions. Je vois au bout d’une longue descente en ligne droite un automobiliste arrêté sur le bas-côté, debout près de sa voiture, le coffre arrière ouvert. Entre lui et la route, une énorme flaque d’eau.
Ce qui devait arriver et qui me traversa l’esprit arriva : un camion conduit par un néo-calédonien, grand costaud célèbre pour ouvrir les boîtes de conserve avec les dents, fit un écart et doucha le pauvre gars, qui sauta dans sa voiture et rattrapa et stoppa le convoi. Il était représentant en vêtements féminins, stockés dans son coffre et bien évidemment trempés.
Le chef du convoi lui conseilla d’écrire au chef de corps. J’ignore comment cette affaire s’est terminée.