Titus POLIDORI
Adjudant
Groupe Saharien Mixte du Touat à Adrar
1er novembre 1958 au 31 octobre 1962

Déplacer le pointeur de la souris sur les décorations

Engagé volontaire pour 4 ans le 29-11-1945 à l'Intendance Maritime d’Ajaccio
14-12-1945 : 55ème Bataillon de Marche de Tirailleurs Marocains à Casablanca.
18-04-1946 : 8ème Bataillon de Zouaves.
Indochine du 04-05-1947 au 12-07-1949 : Bataillon Marocain d’Annam puis Bataillon de Marche du 2ème RTM.
01-01-1950 : Goums Marocains.
Indochine (Tonkin) du 04-05-1951 au 08-07-1952.
01-10-1952 : Goums Marocains.
01-11-1958 : Compagnies Sahariennes Portées du Touat puis le 01-10-1961 : Groupe Saharien Mixte du Touat.
01-11-1962 au 10-01-1964 : E.M. de la subdivision des Basses Alpes (Digne).

Titus nous a quittés le 4 mars 1986 à l’âge de 60 ans

Merci à Madame POLIDORI et à François POLIDORI
de nous avoir communiqué ces photos

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L'Adjudant Titus POLIDORI, chef du 4ème Peloton Motorisé en février 1962, retouva la carcasse du Southern Cross Minor . Sans lui le Capitaine William Newton LANCASTER serait resté pour l'éternité dans ce désert de l'impossible ! Mais Titus POLIDORI faisait corps avec ces espaces où la vie n'étair guère possible. De plus l'Adjudant POLIDORI maîtrisait parfaitement l'art de se diriger en « terres inconnues » : LE TANEZROUFT.

Jean BELLEC nous parle de ce désert, (voir son site : http://www.kerleo.net/voyages/sahara/sahara.htm)

Le mot Tanezrouft recouvre la partie du Sahara se trouvant au sud du plateau du Tademait, dont Reggan est à l'extrémité sud-ouest et bornée à l'ouest par l'erg Chech et à l'est par les massifs du Hoggar et de l'Adrar des Iforas. L'altitude de désert est faible. Il a été constitué par des alluvions entraînées par des fleuves qui lorsqu'ils avaient de l'eau, il y a bien longtemps, coulaient vers le sud-ouest. Il n'y a que très peu de massifs de dunes à la surface du bassin du Tanezrouft. Le sol est parfois du reg avec une mince pellicule de sable, mais souvent aussi d'alluvions très meubles (le fech-fech).

Je l'ai survolé plusieurs fois en avion pour aller de Reggan à Tessalit, en nous posant une fois à Ouallen et beaucoup plus souvent à Bordj Perez (maintenant Bordj Mokhtar).

Le Bordj PEREZ
Le poste frontière de Bordj Perez (à l'époque, maintenant Bordj Mokhtar) était situé à une dizaine de kilomètres de la frontière malienne et à une cinquantaine de kilomètres au nord de Tessalit. Les convois transsahariens à destination de Gao, Tombouctou, Bamako et Abidjan y faisaient escale. Outre les transports de fret (souvent des animaux venant du Sahel vers les marchés Sahariens), la frontière était traversée par des touristes en voiture, en auto-stop et même à bicyclette ignorant parfois le B, A, BA de la vie dans le désert. L'hôpital de Reggan en a accueilli quelques uns victimes de déshydratation ayant passé trois jours sur un chargement de bois ou de moutons.

Le poste était occupé par des gendarmes que l'on ravitaillait en pastis et en bière à l'occasion de nos vols sur Tessalit. L'aérodrome était tracé sur un reg en graviers et, les gendarmes n'étant pas reliés par VHF, le C-47 les réveillait en faisant un passage à basse altitude au dessus du bordj. L'avion se posait sur la plaine où seulement quelques mirages se détachaient de l'horizon (en général des dunes qui se manifestaient comme des immeubles lointains). La jeep des gendarmes nous retrouvait et on leur déposait boissons, vivres et bouteilles de gaz.

 

Le Peloton Motorisé de « l'escadron blanc » part donc du Bordj PEREZ avec comme mission : retrouver le point dit SIGNAL du TANEZROUFT. L'Adjudant POLIDORI découvre par le plus pur des hasards la carcasse du Southern Cross Minor, l'avion du Capitaine William Newton LANCASTER tombé dans ce désert dans la soirée du 12 avril 1933.
Vingt-neuf ans séparent le moment de cette rencontre funeste, car le corps de Bill 1 est là momifié près de son avion, à l'abri de ce qui reste de l'aile.

Ce que Titus POLIDORI avait apercu au loin

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1 Diminutif de William

 

L'Adjudant POLIDORI devant ce qui reste du Southern Cross Minor

Le peloton près de la carcasse de l'Avro Avion MK V

Sur cette photo on aperçoit, en premier plan, la dépouille mortelle du Capitaine LANCASTER.

Relevé d'itinéraire : précisions apportées par l'Adjudant POLIDORI

Ce relevé d’itinéraire m’a été gentiment transmis par Jean-Charles Humbert qui avait pu rencontrer l’Adjudant Polidori.
Ce relevé d’itinéraire est d’ailleurs reporté page 68 de l’excellent livre SAHARA LES TRACES DE L’HOMME
aux Éditions R. CHABAUD




Je ne peux que vous recommander ce livre de Jean-Charles Humbert
qui nous autorise à nouveau le voyage dans ce SAHARA qui nous émerveille encore et toujours.
Les textes illustrés de photos inédites pour certaines nous font resurgir des souvenirs
qui restent omniprésents dans notre mémoire, tant le désert ne nous a jamais quittés !

 

Dès cette découverte macabre le chef de patrouille prévient sa hiérarchie d'ADRAR. La Gendarmerie est aussitôt prévenue, le Lieutenant François MOPPERT écrit 2 :

___________________________________
2 Partiel de texte de : TANEZROUFT Désert de la soif de François MOPPERT, paru dans le N°14 , 4ème trimestre 1962 de la Revue d'Études et d'Informations de la Gendarmerie Nationale.

 

Peut-on imaginer plus morne qu’un dimanche à Adrar ? Le 11 février 1962, tel était l’essentiel de mes réflexions tandis que je traversais, pour me rendre au bureau de la compagnie, la célèbre place Laperrine.

Ce nom, resté si vivant dans la mémoire des sahariens, évoque les légendaires épopées du grand désert, « L’Escadron blanc », les traversées du terrible Tanezrouft…
La sonnerie du téléphone vient subitement me tirer de mes rêveries :
– Le colonel veut vous voir d’urgence au sujet d’un accident d’avion.

Cette fois, c’est un événement qui sort de l’ordinaire. Je me dirige vers le P.C. du secteur et dans mon for intérieur je passe en revue toutes les mesures à prendre en cas de sinistre aérien… Mais quand j’entre dans le dans le bureau du colonel, ce dernier est très calme :
– Un peloton du groupement saharien mixte du Touat, me dit-il, a découvert le corps d’un pilote et les restes de son avion en plein Tanezrouft. L’accident remonterait à 1933. Pouvez-vous effectuer une enquête à ce sujet ?

Décidément, le Sahara nous fera toujours plonger dans le passé.

Je situe l’endroit de l’accident : 70 km, à l’ouest de ce que l’on a longtemps appelé la piste impériale n° 2 (Oran – Gao), à hauteur du P.K. 296 sud de Reggan.

Les mesures sont rapidement prises. Le personnel de la brigade des recherches d’Adrar prend place dans une des jeeps sahariennes de la compagnie, spécialement équipées pour la région (chargement d’essence permettant un rayon d’action de 1 000 km, échelles de sable, compas solaire, radio, réserves d’eau, etc…).

En deux heures de piste, Reggan est atteint. Le commandant de la brigade de Reggan – Palmeraie, qui avait reçu un message de la compagnie, est prêt avec son véhicule (2). Le maire, en l’occurrence le capitaine chef de C.A.S., est prévenu.

La patrouille s’ébranle et suit la piste impériale jusqu’à la balise 250, où existe un abri de la compagnie Mer – Niger. Après une pause, elle arrive au P.K. 296 et met le cap à l’ouest. Aucun point de repère n’existe dans cette immense étendue totalement désolée. C’est donc vraiment par le plus pur des hasards que le peloton a dû tomber sur l’épave de l’avion. Sans doute, les missions et expéditions dans le Tanezrouft ont-elles été rares depuis 1933.

La Gendarmerie, pour sa part, y a cependant effectué plusieurs expéditions, notamment les missions « Oryx » novembre 1960 (3) et « Autruche » en novembre 1961.

L’adjudant commandant le peloton saharien ayant découvert les débris de l’avion il y a 24 heures est venu au-devant de la patrouille. Son émotion est encore visible.

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