Paul BELINGHERI

appelé du contingent 60 1/C
13ème Compagnie Saharienne du Matériel

 


Médaille de la Défense nationale échelon bronze
avec agrafes « défense » et « essais nucléaires »

 

Les photos et légendes sont de Paul BELINGHERI

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Centre d’Instruction du Service du Matériel n°1 de Montluçon du 1er juillet 1960 au 31 août 1960
Centre de formation des brigadiers du service du Matériel à Metz du 1er septembre 1960 au 31 janvier 1961
730ème Compagnie de Munitions du 1er février 1961 au 1er septembre 1961 à Kézingen en Allemagne
13ème Compagnie Saharienne du Matériel à Adrar le 16 septembre 1961
2/13ème Compagnie Saharienne du Matériel à Reggan du 1er octobre 1961 au 27 août 1962

Matériel

CISM
n°1
CFBSM
730ème
C de M
13ème
CSM

 

Je vais essayer de vous faire un résumé de mon service militaire.
Appelé au Centre d’Instruction du Service du Matériel n° 1 (CISM) de Montluçon le 1er juillet 1960. Moi qui venait du bâtiment (maçon) 60 heures et plus par semaine, c’était comme si j’étais en colonie de vacances avec un peu plus de discipline (juillet et août au soleil).
Je n’en garde pas un trop mauvais souvenir (peut-être les fameuses piqûres qui faisaient mal).

 

Avec mon copain Michel FLUZIN de Revin (Ardennes),
à l’époque on mettait les guêtres, souliers à clous et calots.

Quartier Desvallières à Metz
L'entrée, le foyer et la salle lecture-télé


Ensuite muté au Centre de Formation des Brigadiers du Service du Matériel (CFBSM) de Metz, quartier Desvallières, le 1er septembre 1960 (si on était volontaire pour rester 2 mois de plus à la CCS, on pouvait choisir sa spécialité, j’ai été affecté au foyer et à la salle de lecture et TV).
Ensuite la Cie auto-char pendant 3 mois (novembre-décembre-janvier) c’était un peu plus dur que la colonie de vacances. Pour ceux qui connaissent la région, pas de chauffage dans les chambres. Il y avait bien un poêle, mais interdiction de l’allumer, sauf le dimanche, et le soir à l’appel il fallait qu’il soit éteint et le seau de charbon plein.
Quand on rentrait tout trempé, aucun moyen de séchage, le lendemain on repartait dans le même état.
J’y ai passé mon permis de conduire et un CAP de mécanicien : note 13,27/20 (pas mal pour un maçon).
J’aurais pu avoir plus si j’avais constaté qu’on avait mis un bout de papier dans la douille de ma lampe témoin, ce qui m’a fait perdre beaucoup de temps.

 

La chambre de la 1ère Cie - 1ère section - 1er groupe avant dispersion


Ensuite affecté à la 730ème Compagnie de Munitions à Kenzingen en Allemagne le 1er février 1961 (moi qui avait fait mécano...).

 

Devant la caserne de Kenzingen avec mon copain Julien MARTIN

 

Envoyé à Donaueschingen dans le cantonnement du 4ème RTM (Régiment de Tirailleurs Marocains). De là nous allons dans les dépôts de munitions situés dans la forêt ouvrir des centaines de caisses de mortiers pour en extraire les détonateurs, et cela pendant 2 à 3 semaines ou plus.

 

L’équipe au dépôt de
Donaueschingen et Willingen
(à remarquer : les clous aux chaussures)


Comme on en avait marre de manger du couscous au 4ème RTM, c’est bon mais midi et soir… et je ne vous dis pas, quand on sortait du réfectoire on avait la bouche en feu. Nous avons réussi, grâce à l’adjudant, à nous procurer du matériel pour faire des frites... nous en avons après mangé midi et soir.
Nommé Brigadier le 1er avril 1961.
Au dépôt de Kenzingen j’étais au bureau mécanographique (c’était ce qu’il y avait avant les ordinateurs), c’étaient des fiches avec des trous, qu’on pointait les rentrées et sorties de munitions. Le travail dans un dépôt consiste à charger et décharger des camions et des trains de munitions. Un jour les brigadiers se sont rebellés, en disant qu’ils n’avaient pas à le faire. Le Capitaine leur a donné raison, ils ne chargaient ni déchargaient plus les munitions mais furent punis pour leur rébellion.

 

Mes prisonniers

 

Avant de partir en AFN on faisait un stage dans un grand camp à Stetten (Allemagne), on nous faisait faire du tir avec différentes armes et lancer des grenades réelles.

 

Camp de Stetten et la tranchée du lancement
de grenade

 

Le jour du 14 juillet 1961


Nous avons touché les nouveaux bérets, uniquement ceux d’été

 

Affecté à la 730ème Compagnie de Munitions jusqu’au 1er septembre 1961.

Départ pour l’AFN


Embarqués à Marseille sur le « El Djezaïr » le 18 septembre 1961. Traversée très mouvementée (je ne savais pas qu’un paquebot pouvait être aussi remué) comme tout le monde était dans les cales, à cause des vagues .Tout le monde était malade, je ne vous dis que ça, les marins passaient avec des grands sacs de sciure pour recouvrir tout ça, en plus je ne vous dis pas l’odeur. Arrivés à Alger le 19 et repartis le 21. Nous avons pris le train pour Blida à quatre, ensuite un train de marchandises qui poussait un wagon de gravats et sur le dernier wagon une escorte avec une mitrailleuse sur le toit. Comme c’était une voie unique, de temps en temps on nous mettait sur une voie de garage et on attendait. On a passé la nuit à Perrégaux. Ensuite train de marchandises (La Rafale) jusqu’à Colomb-Béchar le 23. Partis le 27 par avion pour Timimoun et Dodge 6x6 pour Adrar le 28, à la 13ème CSM. Muté à la 2/13ème Compagnie Saharienne du Matériel de Reggan le 1er octobre 1961.

 

Béchar, fennec et gazelles

 

De garde d’honneur un jour de visite d’un Général

 

Les copains


Je vais vous présenter la 2/13ème CSM :
Nous étions environ une trentaine et 5 ou 6 FSNA, un aspi lieutenant : de GUILLEBON, un adjudant-chef : BAYLE, un adjudant : ACHARD, un MDL-major, 4 MDL et quelques brigadiers. Par la suite l’aspi fut remplacé par l’aspi LAMAISON. Notre travail consistait à réparer les véhicules, nous n’avions pas de gardes ni de corvées, les gars passaient leur temps entre les ateliers et la sieste. Moi j’étais au Bureau des Entrées, je réceptionnais les entrées et sorties de véhicules et toute la paperasse qui va avec. Pour le rapport de fin de mois, il m’arrivait de travailler le dimanche et pendant la sieste. Au début nous mangions au 80ème BS (Bataillon des Services) ensuite nous avons été au 620ème GAS (Groupe des Armes Spéciales). La discipline était cool, chacun s’habillait comme il voulait (on payait notre équipement, notre nourriture et le lavage des draps) Je joins une fiche de paie.

Fiche de paie


Comme hébergement : 1 Fillod et un petit bâtiment sanitaire derrière. Comme loisir : le Foyer du 80ème BS et on avait quelques créneaux pour la piscine et le cinéma. Parfois, le dimanche, il y avait une sortie à Reggan-ville (j’ai dû y aller 2 fois) et une fois une excursion à Aoulef. De temps en temps on nous signalait le lancement d’une fusée Centaure : au premier coup de sirène tout le monde devait se mettre à l’intérieur et fermer tout. Au coup de sirène suivant tout le monde était dehors, il y en avait même qui montaient sur les toits des Filliods. La fusée partait d’en bas, on la regardait partir et perdre son 1er étage et, au coup de sirène qui annonçait la fin de l’alerte, tout le monde rentrait. J’ai vu une fois un gros orage, nous étions tous dehors comme des gamins.

 

« Père Cent » de la 60 1/C et de la 60 2/A

Nommé Brigadier-chef le 1er mai 1962.
Quand j’ai eu mon remplaçant, comme maçon on m’a demandé de faire un enclos pour le carburant, ça m’a permis de m’amuser avec le GLR pour aller chercher les PLBT et le béton à la centrale. Mais j’ai eu un accident (comme passager) en revenant du réfectoire le 26 juillet 1962, je ne sais pas qui a fini les travaux.

 

Le GLR à la centrale à béton

 

Accident : photos du rapport de gendarmerie


Hôpital du 27 juillet 1962 au 24 août 1962 sans séquelles.
Renvoyé dans mes foyers, mis en route par avion jusqu'à Colomb-Béchar, un train ordinaire jusqu’à Oran et embarquement sur le « El Mansour » le 4 septembre 1962 à Mers el-Kébir. Traversée calme, débarquement à Port-Vendres le 5 septembre 1962, direction Paris.

 

Départ Mers el-Kébir, un remorqueur, sur le « El Mansour » et Port Vendres


Rayé des contrôles le 30 septembre 1962.
Libéré définigations militaires à dater du 1er septembre 1988.

 

Voir l'anecdote La tranchée