Lucien VANCOPPENOLLE

appelé du contingent 66 2/B
CCS
- Atelier du Corps

CIT 156 à Toul du 4 septembre 1966 au 3 janvier 1967
GT3 à Reggan du 4 janvier 1967 au 26 mai 1967
GT3 à Béchar du 27 mai 1967 au 7 juin 1967
GT515 à La Braconne du 7 juin 1967 au 15 décembre 1967

 

Les photos et légendes sont de Lucien VANCOPPENOLLE

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CIT 156 à Toul

Contingent 66/2B

 

GT3 à Reggan

Dussauge - Boulard - Foubet -
Vancoppenolle - Imbert - Broin - Ferla
Vancoppenolle - Barrez
Vancoppenolle - Broin


L'atelier du Corps



Mars 1967 *
* Un GBO sortant de révision. Au fond le mur d’enceinte de l’Atelier du Corps.
Souvenir ! Quand un véhicule des compagnies venait en révision le chauffeur et l’aide chauffeur titulaire de l’engin venaient avec lui pour aider.
Personne ne s’est jamais plaint car ils profitaient de notre foyer et de nos tarifs avantageux.




La Braconne - GT 515
CCS - Atelier du corps
Septembre 67

 

 

Mon aventure saharienne
par Lucien VANCOPPENOLLE

 

« Étant appelé en septembre 1966 (donc 66 2/B) j’ai fait mes classes à TOUL (CIT 156). Les classes 66 1/A, 1/B et 1/C avaient été auparavant soit faites à LAON (CIT 152) ou MONTLHÉRY (CIT 151).
J’ai ensuite fait le peloton (CA1) jusqu’à mi-décembre 1966.

CIT 156
à Toul
CIT152
à Laon
CIT 151
à Montlhéry

Notre contingent était composé de pas mal de Ch'tis, de Normands et des gars de l’Est, de quelques uns de DIJON – CHALON, quelques Parisiens bien sûr et même un Marseillais.
Noël s’est passé à TOUL. Nouvel An 1967 à la maison.

Départ pour le Sud le 3 janvier 1967 en capote dans la neige. TOUL – PARIS en train – PARIS-EST – Caserne de CLIGNANCOURT – permission de spectacle à PARIS – CLIGNANCOURT – LE BOURGET – Décollage DC6 vers 8 heures – LE BOURGET – PALMA (Baléares) PALMA – BOU SFER (ORAN) – BOU SFER – REGGAN – Arrivée tard dans la nuit, accueillis par des gars en short et nous toujours en capote (tenue d’hiver oblige !)
Dans le noir je n’ai pas vu grand-chose de REGGAN-PLATEAU (je me suis rattrapé après...).
Après 8 jours de classes sahariennes nous avons été ventilés dans les différents compagnies et services. Comme je l’ai dis je me suis retrouvé au Bordj ESTIENNE où était l’Atelier du Corps. Il y avait le Mess, les logements cadres, le parc à Loisir (il y avait encore quelques femmes d’officiers à l’époque, elles nous ont quittés en avril) la station de pompage, les châteaux d’eaux.
Nous étions 2 chambres de 10 (c’est là que j’ai rencontré Jean-Marie FERLA, il était déjà brigadier, il était parti passer le CA2) donc je l’ai remplacé.
L’ambiance était bonne. Nous étions commandés par le sous-lieutenant GUILLOMET (officier mécanicien), l’adjudant-chef CASTAGNIÈDE, le brigadier CARDINAL. La CCS était commandée par le capitaine DELEAU, l’adjudant-chef TIMMERMAN (dit le grand TIM). Notre colonel SICHLER.
La partie technique, maintenant : étant mécanicien auto dans le civil, cela ne m’a pas posé de problèmes, le travail ne manquait pas dans les conditions que tu connais !!! Par contre nous étions isolés de REGGAN-VILLE. Nous avions un petit foyer, un bloc sanitaire complet, bien à nous, un véhicule à disposition (6x6) pour nos liaisons avec l’ensemble du GT et nos liaisons avec l’ERM du PLATEAU, ce qui nous permettait de nous rendre au foyer Légion, à son cinéma et à l’Escale pour prendre le courrier et quelques fois même ces dames au P7, cela est une autre histoire…
Les gars de l’atelier ne montaient de garde que de 12 heures (sauf dimanche). Pour nous pas de semaine, pas trop de sport ni de tir (j’ai tiré une fois en 6 mois) où il fallait à pieds une demi-heure pour se rendre à la compagnie (donc pas souvent de rapport). Par contre nous étions souvent désignés pour partir avec les convois des compagnies en fournissant une Gazelle Lot 7, l’outillage et 2 mécanos. Cela m’a permis de faire pas mal de missions sur BÉCHAR – MASCARA – MERS EL-KEBIR. C’était la seule route qui nous était encore permise (j’ai vu un camion arrêté par la gendarmerie algérienne, commandée par un sergent et nous avions un capitaine, bonjour les brimades et attention aux cailloux surtout sur AIN SEFRA.
Après ce fut le grand Sud avec le démantèlement d’IN AMGUEL et IN ECKER et leurs déménagements avec des convois sur le NIGER. Nous transportions du matériel et les équipements pour les pays en cours de développement, cela jusqu’à AGADEZ. Là la coloniale venant de BANGUI prenait la relève. Que dire de ces souvenirs que rien ne pourra nous enlever (c’est une période formidable qui a passé malgré tout assez vite).
Quand le moment de partir à notre tour est arrivé, nous avons défflationné REGGAN, détruit le superflu, beaucoup donné aux habitants qui craignaient notre départ.
Nous avons aidé à enterrer des camions du Génie (11ème RGS) qui, soit disant, étaient trop contaminés. Ils avaient servis dans la HOGGAR (620ème GAS). Mais nous sans protection avec un seul dosimètre. On a quand même récupéré les batteries, démarreurs, dynamos, pompes à injection etc.… Les affaires sont les affaires… Ce qui m’a valu d’être contrôlé à l’hôpital militaire de LILLE en 1970 et contacté il y a 3 ans par l’AVEN (Association des Anciens des Expériences Nucléaires) pour donner mon témoignage.
Voila REGGAN c’était fini. Le 3ème GT s’est mis en marche sur BÉCHAR. Nous avons eu droit pour Pâques à un grand défilé de dissolution en présence du général DUBOIS (je ne sais pas s’il existe des photos de cela mais des GBO défilant à 3 de front, cela avait de la gueule). Je suis parti avec l’avant-dernier convoi (la Légion fermant la marche).
À la dernière prise d’armes, nous étions encore 250, les Algériens 20, avec leurs officiers. Nous avons baissé nos couleurs, ils ont hissé les leurs. Nous avions de la brume dans les yeux, les gradés encore plus. Beaucoup parmi eux avaient fait toute la campagne depuis 1954 et certains l’Indo.
J’ai eu la chance sitôt arrivé à BÉCHAR (nous avons repris le camp occupé avant par le 11ème RGS) et quelques dégagements chez FIFINE d’être désignés pour faire part du détachement précurseur (voir note de service).
Nous sommes partis de BÉCHAR (Nord 2501) escale à BOU SFER puis TOULOUSE et enfin BORDEAUX-MÉRIGNAC. Nous avons été accueillis par les gars de la CT 515 de TANAÏS (BLANQUEFORT) après un repas honnête, nous sommes partis en permission.
Képi – épaulettes rouges – quel succès et quelle curiosité, nous arrivons juste après que la guerre des 6 jours avait démarrée entre l’ÉGYPTE et ISRAËL, nous étions en juin 1967.
De retour de permission après avoir dispatché et remis en état les matériels de la CT 515 à TANAÏS avec tous les ennuis que cela donne. Le reste du mois de juin s’est passé en convoi BORDEAUX – ANGOULÊME (120 km x 2) tous les jours afin d’accueillir les copains qui rentraient par Breguet 2 Ponts à partir de BOU SFER après avoir remisé leurs matériels à la base de MERS EL-KÉBIR.
Nous avons accueilli notre colonel et rendu les honneurs en Sahariens – Képi – Ceinture rouge. Que dire, que la cérémonie de dissolution s’est bien passée à LA BRACONNE le 1er juillet 1967.
La vie de métropole a commencé pour nous avec les problèmes qui vont avec (les permes avec les chantages, les punitions pour des futilités) des choses que nous n’avions pas connues là-bas. Tous les anciens cadres avec du potentiel ont demandé de repartir outre-mer (Pacifique, Guyane etc.…)
Il faut dire que les contingents 67 1/A et la suite ont été faits avec du personnel venant des régions AQUITAINE et CHARENTE qui rentrait toutes les fins de semaines et même souvent le soir. Pour nous 1 fois par mois ou plus souvent toutes les 6 semaines. Par contre avec la remise en état d’un camp aussi ancien mais avec un potentiel certain la vie y était très agréable. Mais comment imaginer des gars qui avaient goûté à l’immensité du désert même dans cette grande forêt. Passer du GBO et du GBC avec l’aisance que l’on connaissait et se retrouver en pleine ville en GMC ou U55 sans cligno, sans direction assistée, quel choc. Par contre nous avons eu une activité très riche. Le plan ORSEC avec le tremblement de terre dans les Pyrénées Orientales (ARETTE) les manœuvres au Larzac à CAYLUS et en terrain libre au pays basque avec la 11ème DP ce qui nous a permis d’arriver à la quille le 15 décembre 1967.
Entre temps nous avions soldé notre arriéré de permes ce qui nous a permis de ne faire que 15 mois ½.
Dernière prise d’armes à Angoulême le 11 novembre 1967.
Jusqu’au départ de la 66 2/C – 67 1/A – 67 1/B nous avons gardé notre badge (SAHARA) et l’insigne du 3ème GT sur l’épaulette.
J’ai pu garder, car on ne nous l’a pas réclamée, ma tenue complète saharienne (j’ai fait de nombreuses soirées costumées et mes fils aussi). Quel succès ! Képi, épaulettes, badge, saroual, nails, chèche, ceinture rouge.
Les Anciens, j’ai gardé quelques contacts avec des gars du coin, mais ils sont rares. Grâce à ton site, j’ai bon espoir d’en retrouver.
Je fais partie depuis 1997 de l’amicale du GT 515 et depuis, tous les 2 ans, j’ai fait le voyage. Cette année (le 1er de ma retraite) j’y ai même emmené ma femme.
L’accueil y est excellent.
Dans la salle d’honneur il y a le fanion du 3ème GST avec sa queue de cheval, la rahla du colonel et de nombreuses photos.
Si cela t’intéresse je te donnerai toutes les coordonnées et tous les renseignements que tu souhaites ».


Le Camp de La Braconne

 

Retrouvailles avec
René DEU *
Lucien  Vancoppenolle
& Daniel Dussauge
40 ans après en 2007

* on a du mal à imaginer que je suis la même personne que sur le wrecker avec 40 ans et 40 kgs de plus

 

À voir également : L'Atelier du Corps