Historique de Reggan

 

Pour agrandir la photo : clic sur la miniature et après visualisation : clic sur le bouton «Précédente» du navigateur pour revenir sur cette page

      C’est dans le courant des années 50, que fut prise par les Gouvernements de la IV° République, la décision de doter l’Armée Française de l’Arme Nucléaire.
Un Décret du 5 Décembre 1956 porte création d’un « Comité des Applications Militaires de l’Énergie Atomique » (CAMEA), dont la Présidence est confiée au Général ELY, Chef d’Etat-major de la Défense Nationale.
Le CAMEA est composé de 5 représentants du Commissariat à l’Énergie Atomique et de 3 officiers généraux.
Le 18 Mars 1957, le Colonel AILLERET reçoit la charge de superviser la programmation des essais nucléaires.
La répartition des responsabilités fut opérée de la façon suivante :
Le Commissariat à l’Énergie Atomique fut chargé de l’étude et de la construction des engins atomiques pour le compte du Ministère des Armées qui lui déléguait les crédits nécessaires.
Le Ministère de la Défense gardait la charge directement de l’organisation générale des expérimentations qui étaient placées sous l’autorité du commandement des armes spéciales.
Les Militaires devaient évaluer les effets physiologiques et les incidences sur le matériel de l’utilisation des armes nucléaires.
C’est donc sous la responsabilité du Colonel AILLERET que fut choisi dans le désert du SAHARA la région du TANEZROUFT au Sud de REGGAN.
Le Général AILLERET expliquera ainsi les raisons de ce choix :
« La chose la plus remarquable était l’absence totale, je dis bien totale, de vie animale ou végétale… La sécheresse presque absolue avait fait son œuvre ; tout était mort… Il apparaissait clairement que ce serait l’endroit idéal pour y faire des explosions nucléaires sans danger pour les voisins, puisqu’il n’y en avait pas…
L’absence totale de vie étant bien entendu l’élément essentiel en faveur du choix de ce site. »

(Charles AILLERET « L’aventure atomique Français » Paris – Grasset 1968).

Le site de Reggan


Au moment des expériences, REGGAN est une ville d’environ 8 000 habitants.
Les travaux d’aménagement du site commencèrent au début 1958 et se terminèrent dans le courant de l’année 1959.

 

Construction de la base : Ces photos, trouvées dans une salle de vente à Châteauroux,
ont été communiquées par Gérard LACOUR, appelé du contingent 64 /2
au Détachement Support Aérien 167  à Reggan-Plateau

 

 

  Construction de la base avec survol de Reggan airport à la clé
par Alain BROCHARD appelé du contingent 63/1 à la Base Aérienne 167



Les installations se répartissent de la façon suivante :

Reggan-Ville


C’est là que réside le Commandant du Centre et où se trouve le poste de commandement du 11ème Régiment du Génie Saharien.
C’est aussi là que vivent et travaillent de nombreuses familles de civils.


Le bordj des Sénégalais

 

Reggan-Plateau

C’est là qu’est installée la « base vie » où l’on trouve les logements des militaires (zone troupes), les services administratifs et l’intendance, les dépôts d’essence et de munitions, la station de pompage de l’eau, un hôpital et des lieux de repose ainsi que plusieurs terrains d’aviation.
La « base vie » de REGGAN PLATEAU est située à 12 kilomètres à l’est de la Ville de REGGAN.


En 1957 le gouvernement français a choisi le site de Reggan à quelques 1 500 kilomètres au sud d’Oran pour ses expériences nucléaires.
Une petite palmeraie dernier îlot de verdure avant l’immensité du Tanezrouft.
Une zone de 108 000 km2 au sud-ouest de Reggan sera classée « terrain militaire » le 10 mai 1957.

La base avancée : Hamoudia


HAMOUDIA est située à environ 50 kilomètres au sud de REGGAN PLATEAU.
Les deux installations sont reliées par une route longée par une conduite d’eau alimentant la base avancée.
Les bâtiments d’HAMOUDIA se trouvaient sur un plateau, ils étaient constitués de deux postes de commandement contigus, l’un militaire d’où était donné l’ordre de tir, l’autre du CEA, destiné à recueillir toutes les informations résultant de l’explosion.

Le champ de tir


Il est situé encore plus au Sud à une quinzaine de kilomètres d’HAMOUDIA.
On n’y trouve plusieurs installations, en particulier un très grand blockhaus en béton (blockhaus ALPHA), renfermant de nombreuses caméras ainsi que des instruments de mesure et différents points d’observation numérotés (M01 à M09) où sont enterrés des instruments à l’intérieur de caissons métalliques.

 

Hamoudia
Entrée du souterrain

Les essais atmosphériques
Gerboise bleue le 13 février 1960 à 7 h 04.
Gerboise blanche le 1er avril 1960
Gerboise rouge le 27 décembre 1960
Gerboise verte le 25 avril 1961


Le point zéro

Enfin à 900 mètres du blockhaus Alpha se trouve le point zéro : une tour métallique de 100 mètres de haut et de 6 mètres de côté contenant un ascenseur haubané par des câbles permettant de monter la bombe jusqu’au sommet.

Le site de In Ecker

C’est le site de IN ECKER, dans le massif granitique de TAN AFFELA situé dans le HOGGAR, à 50 kilomètres au Nord de TAMANRASET, qui allait devenir le Centre d’Expérimentation Militaire des Oasis (CEMO) :

Les essais souterrains
AGATHE le 7 novembre 1961
BERYL le 1er mai 1962
EMERAUDE le 18 mars 1963
AMETHYSTE le 30 mars 1963
RUBIS le 20 octobre 1963
OPALE/MICHELE le 14 février 1964
TOPAZE le 15 juin 1964
TURQUOISE le 28 novembre 1964
SAPHYR/MONIQUE le 27 février 1965
JADE le 30 mai 1965
CORINDON le 1er octobre 1965
TOURMALINE le 1er décembre 1965
GRENAT/GEORGETTE le 16 février 1966

 

 

  Page suivante