OUARGLA
Juillet à décembre 1950
Les textes, photos et légendes sont de Jean-Marie LAPORTE

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  J’AI décrit mon arrivée à Ouargla (voyage Ouallen-Ouargla). Avec le retour du Sergent CHAPTAL le quotidien s’installe très vite et dans une vie tellement différente de l’enfermement de Ouallen. Le Colonel CARBILLET concepteur et architecte de la ville s’était lancé dans une vision futuriste d’une cité prévue pour une population largement supérieure à la réalité qui ne sera atteinte peut être que pendant la Guerre d’Algérie. En plus les américains, venus faire un tour en 1942-1943, avaient ajouté leur grain de sel en édifiant une immense base aérienne qui n’avait pas servi. La ville indigène plus ou moins entourée de murs, avec des palmeraies encercle la grande place commerciale avec ses arcades et ses souks. C’est à l’extérieur sur un vaste plateau qui s’étend jusqu’aux importantes palmeraies que fut implantée la ville nouvelle et je peux dire que la place n’a pas manqué ! Il y a d’abord des portes d’un style étrange, plantées dans le sol puis deux longues avenues s’étendent vers les palmeraies. La Météo est en bout d’une d’elle, qui se poursuit là-bas vers les casernes et les antennes de la 2ème CST. Suivons la première, on passe devant le Bordj CHANDEZ, grosse bâtisse ancienne en grosses pierres puis des logements d’Officiers, villas basses à arcades pour contrer le soleil par groupe de 3 ou 4. Le musée Saharien ou Musée CARBILLET de style résolument soudanais. Très belles collections de tout sujet. On y voit les crocodiles tués au Hoggar. L’allée se termine à la hauteur de la météo. Sur l’autre allée on retrouve les petites villas, quelques bâtiments comme l’hôpital et l’important domaine du Territoire. Maisons et villas blanches cachées dans une importante verdure (palme et arbre) entourées de bassins où l’eau des puits artésiens ruisselle sans arrêt dans un bruit vivifiant. L’endroit est envahi par les oiseaux, le soir les militaires vont les tirer endormis sur leur branche ! Au bout de l’avenue, la Météo. Bâtiment à trois tours, au rez-de-chaussée deux pièces, bureau et chambre, au premier ma chambre avec une cheminée. Les WC sont dehors, à l’arabe, un petit abri sert à la douche en plein air, un réservoir alimenté par la ville. Un escalier dans la petite tour dessert les deux grandes. À droite, domaine des Trans, loge un adjudant dont la présence fera frémir FREDOUILLE. Entre les deux villes quelques bâtiments entre autres l’Hôtel Restaurant Cerdan. Nous y mangeons et bien : cuisine Pied-noir faite par ce couple d’Espagnols sympathiques et typiques. J’ai dit que la grand-mère m’a pris à la bonne et me mitonne ce que j’aime. Maman descendra à cet hôtel, ils seront aux petits soins pour elle ! L’ennui est que c’est loin et le trajet à Midi est épuisant sous le soleil bien haut ! Haut aussi pour le Pilot (lancer du ballon pour calculer le vent) effectué à 14 h. Il n’y a pas de pied fixe, il faut d’abord installer dans le sable fluide le gros trépied en bois et l’orienter. Ensuite pendant que la sueur coule de préférence dans les yeux il faut suivre le petit point dans l’éblouissement solaire, expérience nouvelle, à Ouallen je lançais à huit heures du matin. Je passe sur les acrobaties le soir à 20 h avec la lampe électrique suspendue à la tête, un soir j’accrocherai le Théodolite qui tombera et se cassera. La Direction sera ravie. Il faudra en attendre un autre en pleines journées aéronautiques mondiales !

    On dort dehors sous des moustiquaires à cause des mouches qui myriadent autour des dattes. Il est courant d’en choper une dans le jet de liquide en versant le café. Avant d’entrer travailler c’est la corvée Flytox puis balayage. Il y a une très grande piscine et puis les balades. Une équipe de deux sergents, COSTANTINI et un Arabe et de deux appelés PISTORIUS et MOUNIER, sous les ordres du Sergent-chef « DONALD », mon Dieu son nom ? est perdue dans l’immensité de la Base. Sans eau ils viennent régulièrement avec leur Jeep pour emplir leur tonne. On profite de la voiture. Je deviendrai ami de MOUNIER, Pied-noir, basané volubile et hâbleur. On le reverra à Alger où il travaillait aux Pétroles. Des années seront passées quand on tombera dessus place de la Ferme avec sa femme. Ils occupaient nos HLM ! Janine et la douce Mme MOUNIER seront très amies. Ils auront 4 ou 5 enfants. Ils sont partis en Aquitaine ou par là. Un jour après la mort de Janine j’ai eu un contact, puis plus rien.

    On va se promener dans l’immense palmeraie où l’on pratique la culture en étages sous le couvert des palmes. CHAPTAL de caractère aimable s’est fait des amis parmi les indigènes. Ils nous prêtent leurs chevaux de petite hauteur et on trotte un peu. Nous n’irons malheureusement jamais à la Gara qui se profile à une dizaine de kms et est le siège des ruines d’une cité.

    J’irai plusieurs fois à Touggourt. Un car DEVIC assure la liaison, conduit par un vieil indigène à moustaches blanches et grand chapeau de paille. La route est goudronnée mais le vent y chasse le sable et il faut alors pousser pour dégager le véhicule, tout le monde descend et s’y met de bon cœur, même les bonnes sœurs ! J’y retrouve HUSTACHE, camarade de stage qui s’est installé jeune marié dans la Météo construite par CHAPTAL sur la terrasse de la grande école. En revenant de Bône, où je suis allé illégalement la chercher, Maman et moi accompagnerons Mme HUSTACHE et son nourrisson. Touggourt est assez grande mais aérée avec des bâtiments anciens de style classique. Il y a un monument, je ne sais plus si c’est pour Foureau-Lamy ou pour une Croisière !

    Il y a parfois des fêtes où le Colonel nous invite. La Colonelle est une dame déjà âgée, aux cheveux blancs, elle s’adresse à moi comme une grand-mère, je fais si jeune que ça ?

    Un jour un Cesna de l’Aéroclub DEVIC de Touggourt s’est posé chez nous et CHAPTAL qui avait commencé d’apprendre le pilotage nous a fait faire un tour.

    Des représentants commencent à prospecter le Sud. Auprès de l’un d’eux je commande un costume dans un tweed à rêver que je porterai en fait à Adrar. Plus tard c’est auprès d’un autre que nous commanderons à Adrar la série de beaux volumes du Dictionnaires des Œuvres.

    Les Indigènes vendent pour une poignée de francs des roses des sables parfois énormes ainsi que de l’artisanat local. Je casserai les blocs de roses pour en envoyer en France. Ironie du sort comme il ne reste qu’une petite quelconque, comme pour les pointes de flèches alors qu’à Adrar, FAVERGEAT en avait une pleine coupe. L’artisanat consiste au travail de l’osier : des réservoirs coniques, tronconiques, ou cache-pot, comment les décrire ? clairs et ocre et vert et de toutes dimensions. Du stock possédé là aussi une petite survivante ! Faut-il avoir du regret ?

    Quand mon affectation pour Adrar arrive, hormis le fait de quitter mon ami sergent, je pars sans regret ! Bien sûr le climat était plus clément ! Mais Adrar m’a tant plu !

    Je suis encore ignorant des raisons de cette mutation et des circonstances particulières qui la motivent. Je raconte ça ailleurs.

 

Ouargla


Vue aérienne
Arrivée à Ouargla
Les Portes
Porte entre Ouargla militaire et civil

Partie militaire
vue de ma tour

Je suis en Pilot
de 14 h
Avec Maman

Maman sous les arcades de la vieille ville

Mon collègue et ami
le Sergent CHAPTAL
Maman et CHAPTAL
CHAPTAL effectue
un Pilot
Un Pilot entre les palmiers

CHAPTAL fait une visée avant un Pilot

Avec CHAPTAL
au théodolite
2ème classe PISTORIUS
Adjudant GEORGES et Mme
Avec MOUNIER
Les Météos avec CHAPTAL

Remontant du Sud, les Sergents de LOUVIGNY, de LAFOUATA et FORTISS

Avec le Sgt COSTANTINI
Avec le Sgt KATYR
CHAPTAL au bureau Météo
CHAPTAL, des motos vers le Sud
Le fils du
Bacchaga00

CHAPTAL, le fils du Bachagga et la 4 CV dans la palmeraie

La villa Météo derrière des éthels
La Villa Météo-Radio
Sur la terrasse
de la Météo

La villa Météo et Radio. Ma chambre est au 1er à gauche

Vue de
ma
fenêtre
Le Mess Officiers
Villas d’officiers,
vues de la Météo
Musée saharien Carbillet

Sous les éthels, au fond le musée saharien Carbillet

Un coin de la partie politico-militaire
Dans l’allée devant le Territoire
Le chameaudrome
Devant un Latil,
notre jeep

Les bâtiments de la Compagnie Saharienne de Transport
et son château d'eau

Le Quartier Duprez,
la TSF,
Le Bordj Chandez
Le Bordj Chandez
La Compagnie
du Génie
Garage de la Compagnie
du Génie

Vue des Portes, la Compagnie du Génie, les Monuments

Route dans la palmeraie
Coins de palmeraie
Dans une palmeraie, petits Marabout. Au milieu d’un petit cimetière
La Base air vue d’en haut
Près du terrain d’aviation
Les dunes près
du terrain
Sur une dune près du terrain
Près du terrain, MOUNIER
sur une dune
Devant le Fairchild de l’aéroclub Devic de Touggourt
CHAPTAL devant
le Fairchild
Vue du Fairchild
Beau profil de Ju 52
et l’insigne du groupe

Sur le Terrain le Sergent DONALD devant un Ju 52 à l’arrivée

Arrivée des passagers
Maman à la Base aérienne
Avec la Jeep
de l’Air
L'immense aérienne vie,
les garages

Dans la jeep de l’Air conduite par le Sergent-chef DONALD

Maman dans la Jeep pilotée par le Sergent-chef DONALD et démarrée par MOUNIER

Dune et palmier
En marche vers le restaurant Cerdan
Le sympathique Hôtel Cerdan
où je mangeais
À la piscine
L’Annexe
(la mairie)
Villa près de
l'Annexe
Le Dispensaire
Dans l’allée près
du Territoire
Le Territoire
L’Hôpital
L’hôtel de la S.A.T.T.
Le marché et
son minaret
La place du marché

La place du marché (vide)
Maman sur la place du marché
Maman
L’église
Les écoles
Muraille du quartier réservé (Ouled-Naïls)
Monument commémoratif Foureau-Lamy
Défilé des unités sahariennes
Route de Touggourt
Entre Ouargla et Touggourt, le car DEVIC




Touggourt

HUSTACHE au théodolite. La Météo est sur la terrasse de l’école

Devant l’hôtel Transat
Le Bordj, le Minaret et l’Antenne
Devant le
camion Berliet
Monument
Croisière Noire
La piscine
L’Annexe
Une place


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Le voyage Ouallen - Ouargla *** Adrar 1951 - 1954