REGGAN
1961–1962

Les textes, photos et légendes sont de Jean-Marie LAPORTE

Pour agrandir la photo : clic sur la miniature et après visualisation : clic sur le bouton «Précédente» du navigateur pour revenir sur cette page

 

    Pour ma réussite je m’offre un magnétophone, j'en rêvais depuis longtemps. Chez l’électricien de la Porte Champerret je trouve un Philips, comme à l’époque, lourd coffret en bois et commande rotative, avec 2 pistes. Bien plus tard j’en achèterai un autre comme celui de Fons avec 4 pistes, et je serai déçu. Je continue de travailler aux Trans au milieu de l’estime de mes potes jusqu’à la signature de l’arrêt de nomination. Je suis versé à M.N.R dirigé par un ingénieur de haute volée, réclamant la chambre du Général lorsqu’il se rend à Reggan. Sa pression est telle que le Service Météo bénéficiera d’une aura et d’un respect qui rejailliront sur nous. Plus tard le Service deviendra S.M.M.E.S et sera dirigé par M. BROCHET plus effacé. Je participe et de loin dans un bureau aux premières explosions aux cotés de BÉRENGER et de DETWILLER. Puis je fais un stage de Protectionniste. J’y connais LOPEZ. Ensuite un stage de Rs à Trappes puis de Radar Cotal d’Artillerie, modèle qui équipe nos Stations Vent. Marie-Françoise est née et nous comble de joie. Autour de moi on me félicite de cette affectation qui en impose, ainsi les cousins au mariage de Claude RIVIÈRE. Il me vient le souvenir qu’à Prayssac j’avais saisi une conversation entre deux types dont l’un expliquait que 3 jours avant il jouait encore au tennis avec MICLOT et j’avais pensé au Sud et à mon ami ! Je profite de ces dernières semaines car le départ approche. Il a lieu fin Février, peut être même le dernier jour. Après des adieux humides Maman me conduit au Breguet Deux Ponts sur le terrain du Bourget. Le jour se lève alors que nous survolons le Midi puis c’est la Grande Bleue et le sol d’Algérie. Je déjeune à l’Escale de Maison-Blanche avec deux collègues retrouvés et plutôt surpris de me voir : Miguel et ...? Mes beaux-parents sont venus pour m’embrasser. Je leur ai apporté en cadeau la jolie maquette de Mas Provençal qui reviendra d’Algérie et que je récupérerai chez Jean-Claude. L’avion monte lourdement pour passer l’Atlas et les oreilles souffrent. Puis c’est la monotonie des Hauts Plateaux se transformant insensiblement en Désert. La nuit tombe. Je somnole, une voix, on voit Reggan. Dans la nuit très loin une tache de lumière qui se précise. Des alignements de lampadaires, des routes, des bâtiments petits et grands, le grand terrain où après deux virages on se pose. Sur le tarmac on nous dirige vers l’accueil, un bâtiment à deux ailes surmonté de la Tour. Une voix « bienvenue à Reggan Air Port », des S-Off encadrent les militaires alors que mon collègue HUE vient m’accueillir. Je le connais depuis Maison-Blanche, je le retrouverai des lustre plus tard à Rennes et je serai reçu chez lui, on évoquera nos souvenirs devant sa femme. Illico il m’embarque sur sa moto et nous débarquons au rez-de-chaussée d’un étrange bâtiment métallique pour entrer au Bar des Officiers enfumé. Une ovation « le voilà ! », on m’entoure tout en me demandant ce que je bois, un Lieutenant Toubib m’étreint en plaquant deux bises, « Mon Cousin, Bonjour ». Il nous faudra du temps et des verres pour arriver à établir la filiation qui maintenant m’échappe. DUMOULIN (si c’est bien son nom ?) m’était lointainement apparenté par Lavaveix-les-Mines !

    Après le dîner au Mess je fais connaissance de ma chambre que je partage avec HUE. Je décrirai les antres plus tard. Le lendemain petit-déjeuner copieux au Mess Off puis un chauffeur vient nous chercher en camionnette Citroën. J’aurai jusqu’à 5 chauffeurs pour trois voitures (on en cassera 2). On quitte la Base par le côté opposé au Terrain et on descend deux virages secs pour s’arrêter devant une falaise percée de 2 ou 3 entrées. HUE me fait visiter les souterrains larges et éclairés où dans de profondes alvéoles travaillent savants et techniciens. Il y a des équipements scientifiques qui me dépassent. On m’a remis mon badge avec une habilitation quasi complète. Je regarde le Désert et je le retrouve, avec sa lumière éblouissante, l’air sec respiré, les premières volutes de sable qui tournent alors que le vent du matin archi connu se lève ! Puis encore une descente et on attaque le reg non sans passer par le poste de garde et les barbelés. On va à Hammoudia, la base avancée proche des sites de tir. Quelques bâtiments entourés de barbelés voilà Hammoudia. Quinze kms plus loin on arrive aux Sites. HUE me dit qu’il n’y a pas de danger à aller sur le 1. Je vais sur une vaste zone vitrifiée cernée de matériel détruit exposé là pour juger des effets de l’explosion. On distingue des restes de chars, de véhicules, certains ont l’air d’origine marine ! Les bunkers enfouis ont résisté au souffle mais les énormes portes métalliques ont été arrachées. J’entre dans l’un deux, rien que des câbles arrachés et des armoires aplaties. Je ressors, dans le ciel au dessus de la tache d’une autre « Gerboise » (2 ou 3) un hélicoptère tourne en hélitreuillant un technicien engoncé dans sa lourde combinaison argentée de protection. Il tourne sur lui-même pendant que l’appareil le transporte vers la zone de décontamination à Hammoudia, sinon sur le terrain même de Reggan. HUE est venu pour repérer des emplacements sur la tour où la prochaine bombe sera accrochée pour y déposer des enregistreurs Météo. Manip stupide et inutile, brulés par l’explosion ils n’auront pas le temps de transmettre, la dite Tour est une fine structure verticale d’un peu plus de 100 m. Une étroite échelle y mène avec des anneaux de temps en temps. Je refuse énergiquement de grimper, j’ai déjà les mains moites à cause de mon vertige. HUE y grimpe avec le chauffeur. « Il va falloir que tu trouves la solution ! ». La journée sera longue, après avoir déjeuné dans la chaleur sous les tôles d’Hammoudia retour à Reggan pour visiter « Ma Station ». Accueil sympathique et curieux des militaires présents. Ensuite direction le bâtiment de Commandement où je suis présenté au Colonel CÉLÉRIER. On ne se quittera qu’un an plus tard et je serai copain avec son malabar de Sous-lieutenant secrétaire au Hoggar. Ensuite les présentations continuent qui se prolongeront demain. Je verrai en vrac les officiers commandant les Trans Air, les Trans Terre, le Génie, le Garage, l’officier des Équipages responsable de la Centrale Électrique, élément clef qui nous permet de vivre, lumière, climatisation et humidification, pompage de l’eau des puits vers les trois châteaux d’eau rouge et blanc. Le Major de Garnison etc. DUMOULIN me fait visiter le grand hôpital ultramoderne. Avec la Citroën je circule sur des grandes rues bien balisées séparant des tentes, des baraques R.A.F. demi rondes en tôle, des bâtiments en préfabriqués. Au bord de la falaise il y a 5 ou 6 (?) bâtiments métalliques de trois étages, officiers d’abord, civils ensuite, mécano en métal ondulé. Ils sont cerclés de larges passerelles ajourées qui coupent le soleil et desservis par un couloir central où passe la bruyante ventilation rafraîchie. En largeur, une chambre à droite, une à gauche, vaste avec deux lits et armoire. Un groupe sanitaire WC et douches par étage. Première porte à droite, ma chambre partagée avec HUE. Ces immeubles sont montés sur pilotis, entre lesquels se garent les voitures, (une des nôtres sera poussée dans le vide !) sauf ceux qui abritent la salle de détente avec bar, ping-pong et billard et celles qui servent de Mess. En bout de falaise deux bâtiments plus petits : villa du Colonel et bibliothèque semi-enterrée. Le soir à la fraîcheur (?) on se promènera par là avec NOYALET en regardant la beauté des étoiles. Plusieurs événements marquent les premiers jours. J’ai téléphoné au Capitaine MICLOT, ami d’Adrar, devenu chef du CAS de Reggan. Il savait mon affectation et m’invite tout de suite à déjeuner. Je demande à un chauffeur de me conduire à Reggan-Ville (par opposition à Reggan-Plateau) et au bout d’une trentaine de kms je retrouve un lieu vu en 1949, revu en 1950, puis le 31 Décembre 1952. Nous y avions fêté le Nouvel An. Comme ça a changé ! De nouvelles constructions rouges et le bordj plus propre et ombragé s’est agrandi par l’arrière de la villa, de la piscine et des jardins de MICLOT. Sa femme et lui sont tous émus et je retrouve Geneviève née dans les dates de Jean-Pierre et élevée avec lui quand nous poussions les landaus dans Adrar. Ils auront la gentillesse de permettre d’utiliser leur piscine. Celle du Village est petite et encombrée car quelques familles militaires sont logées là et sur le Plateau, le magnifique bâtiment de la piscine olympique est en panne le plus souvent.

    C’est le Départ de HUE suivi peu après par celui de LE BALIEZ, l’Adjoint Technique qui encadrait les Radio-Sondeurs. Le Breguet suivant amène NOYALLET que j’accueille sur le Tarmac. Tout jeune libéré du Service Militaire il sera mon compagnon, mon adjoint et mon ami. Je le logerai même dans l’appartement de Maman décédée quand il viendra en stage. Après dénonciation cela provoquera l’évacuation et le déménagement précipité et les pertes inhérentes de bibelots de valeur !

    La Météo occupe l’aile gauche du bâtiment (métallique) de l’Escale-Tour de Contrôle. Un long couloir la dessert pour déboucher dans une grande salle que les chauffeurs viendront occuper avec mon autorisation et à leur satisfaction d’échapper à leur mauvais casernement. Seul pépin, une bassine d’huile de frites renversée sur le pantalon de grande tenue d’un Lieutenant-colonel en inspection d’une Unité commandée par un civil ! À droite, un petit bureau d’accueil pour les pilotes venus chercher des renseignements, le militaire filtre les entrées et vient demander si le chef de Station peut recevoir ! Ensuite une salle de travail pour l’Observateur, une salle de pointage des cartes, enfin la grande salle de Prévision avec les tables à dessin pour les cartes. C’est là que se tiennent les Prévis venus de Paris pour les Expériences (JALU, etc.). Je n’y irai guère de crainte de montrer que je suis encore un novice en Tracé et en Analyse ! À gauche mon grand bureau, la salle de réception Air, la salle de réception Télétype reliée aux Trans de Paris. Aspect curieux des murs métalliques et ondulés, grandes fenêtres en forme d’hublots oblongs, sensation d’étouffement car rien ne s’ouvre. Air et humidification circulent sous coffrage comme dans les immeubles. La station Radio-Sondage est à quelque distance et plus agréable. Dans un petit bâtiment saharien bas en terre on a aménagé une alvéole où est encastrée la remorque du Radar-Vent. Les Radio-Sondeurs, 2 Sous Off et 4 Hommes du rang (Bidasses) élèvent des gazelles !

    Comme les Sergents n’ont qu’une habilitation restreinte, je leur fait délivrer des laissez-passer adéquats pour s’occuper des instruments installés sur la fameuse tour ! Ils auront ainsi l’occasion d’aller à Hammoudia, privilège rare ! et moi je souffle !... Je m’emmerde à faire de la paperasserie pour Paris et Alger et me battrai presque deux mois pour pouvoir enfin toucher mon traitement (à Adrar !). Alger fait exprès de me l’adresser à la Poste de la Base sous une forme que je ne peux encaisser au lieu de me régler en France. Dans ses lettres ma mère, qui dépanne Janine me tance avec régularité (Que fais-tu de ton argent, tu as une famille !). Nous avons lié connaissance avec l’officier-payeur, le Lieutenant LE BOULICAUT, breton comme NOYALLET. Le dimanche nous profitons de sa Jeep pour aller visiter les environs, essentiellement Zaouiet-Reggan. Il y a la forteresse en ruines sur la route. Le « Putsch » des généraux éclate. En arrivant à la Station je trouve le personnel regroupé autour de la Radio et les visages graves, « Écoutez M. LAPORTE ». J’écoute puis prend un chauffeur pour me conduire auprès de M. BROCHET. Je suis inquiet et en même temps je me marre. À Paris j’avais soulevé la possibilité d’événements graves qui me couperaient de Paris et demandé des instructions. Le Patron avait haussé les épaules « Voyons LAPORTE, soyez sérieux ! » J’entre dans son bureau, lui rappelle ses mots et comme il n’est pas au courant, « maintenant ce n’est plus moi mais vous qui êtes dans le bain ! » Et il fonce à l’État-major. Après le « putsch » des Généraux il y eu une journée d’évacuation hystérique de tous ceux, civils et militaires venus en mission pour l’explosion et qui se voyaient bloqués là. Un Neptune de l’Aéronavale avait même prévu de s’échapper en faisant le grand tour par l’Atlantique. Les pilotes nous avaient proposé de prendre notre courrier ! Le calme revenu on a découvert la 2 CV abandonnée par M. BROCHET et on s’en est servi pour nous promener à Reggan et alentours. Le Garage la reprendra auprès de NOYALLET pendant mon petit tour à la maison (mission) de juin. Pendant ces 3 ou 4 jours l’atmosphère avait changée. À notre approche les visages se fermaient, les conversations tombaient. Si dans l’ensemble les militaires œuvraient pour une Armée moderne dégagée du poids de la Guerre d’Algérie, leurs pensées penchaient peut-être vers les rebelles. Nous en rajoutions, à l’entrée, au Mess on tendait nos poignets au Lieutenant SERRIS de la Gendarmerie. C’est pour aujourd’hui les bracelets ? Un avion vint déposer le Général Commandant à Béchar, pourquoi ? JALU se multiplie en propos politiques auprès de mes gus et je le fous dehors, ensuite il va en faire autant dans l’immeuble des Officiers, c’est BÉRENGER qui l’en tire avant le pugilat ! L’affaire terminée, le Général AILLERET vint régler les comptes. Ce pauvre MICLOT, qui avait basculé le dernier jour, vint se confier dans mon bureau. Il me faisait pitié ! Je ne les jamais revus ni lui ni sa femme ! Il fut muté dès le jour même. Affecté dans l’Est il finira cependant Commandant, puis à la retraite deviendra Économe dans un lycée. Il meurt en 1987 avec la Légion d’Honneur, les Palmes Académiques. Combien de fois au téléphone avons nous évoqué ces années avec Mme MICLOT ? Cette année son téléphone est resté muet ! Ce furent de vrais amis.

    En juin je viens en mission et retrouve mes chéris. Comme M-F est mignonne ! BROCHET me donne un aperçu de ce que je dois faire pour transférer le BLPS dans le Hoggar. De nouveau un départ de nuit dans le Breguet pour un long vol avec escale à Alger. Je retrouve DUMESNIL. Après l’Atlas on survole longtemps un désert où peu à peu apparaissent des montagnes surgies du sol comme des chicots. La Garet El Djoun dit quelqu’un comme on en survole un de près. Puis « voila le Tan Affela ». On longe une belle montagne avec des travaux à la base. Peu après l’avion plonge entre les reliefs et se pose sur une piste courte, les « reverses » rugissent. Il ne fait pas trop chaud. Un Capitaine en short nous accueille. J’ai malheureusement oublié son nom, il était très sympathique et efficace. Il nous embarque en 2 CV voir le site prévu pour la R.S. Le Bordj occupé par la Gendarmerie se présente sous forme de deux quadrilatères emboîtés en terre rouge, mes Radio-Sondeurs disposeront de deux pièces frustes. Le Radar-Vent est déjà installé assez loin et je ne suis pas d’accord, je demande le déplacement des deux cabines à proximité du RS. Le Sous-lieutenant BEGUERIE, qui deviendra un excellent camarade de sortie et de balades, et son adjudant font le nez. J’ai autorité sur le programme de Sondages-Vent et le lieutenant de la Section Topo m’approuve. On redescend les engins et les tentes de la colline pour les installer sous les arbres dans l’oued. Mes amis ne le regretteront pas. Pendant plusieurs mois ils vont vivre dans un Club Méditerranée, en tenue débraillée, sans contrainte, enchaînant dégagements et méchouis. Nous sommes souvent invités. Seul problème : les ânes sauvages qui vivent en troupeau près de la Montagne viennent bouffer les ballons ! On finira par faire une base plate au sommet de la colline où l’on logera le Radar, le Magasin et deux baraquements, l’un pour le Radio-Sondeurs et mes 4 gars et les terriens du Radar, l’autre pour une Section d’Intervention. À cette place j’assisterai à la première explosion de la série des Pierres Précieuses ! À coté de moi DETWILLER et l’adjudant se réfugieront dans le Radar par crainte des pierres, BÉRENGER filme, la montagne ruisselle de multiples cailloux qui, nous le savons, pèsent des dizaines de tonnes, la poussière multimillénaire se soulève et finit par cacher le Site pour peu à peu s’élever comme un cumulus un peu sale, le spectacle et saisissant et hormis les secousses assez sévères il ne s’est rien passé d’autre. Revenons à ma mission. Le Capitaine nous emmène déjeuner en empruntant une route goudronnée d’environ 35 kms. Le Mess est un petit bâtiment entouré de lattis roseaux avec un bar. Peut-être une douzaine de convives auxquels nous sommes présentés. Repas excellent avec un pain divin. Puis on continue dans la Base, petite avec des bâtiments en préfabriqués genre chalet, trois ou quatre rangées de baraques de pétrolier. On nous en donne une, ce sera mon logis jusqu’en 1962. Passage au Garage où un lieutenant peu aimable me livre une Jeep, ma fidèle 331448 dont DUMESNIL s’empare illico pour aller à Tam. Pendant son escapade je reste là, admirant le paysage qui sera le mien pendant des mois. Une lumière brutale découpant des roches noires et violettes sur un sable très blanc, des pics émergent çà et là, un très proche de 300 m, l’Is En Toufrek dit la bite à Camille. Sur l’horizon très loin, à l’Est la Téfedest, au Sud encore plus loin le centre du Hoggar, massif d’où émergent des pics comme l’Ilhaman. Il ne fait pas plus de 40° et l’air est vif, nous sommes à 1 000 m. Sur l’aérodrome en construction la Météo est encore sous la tente jusqu’en septembre, avec un jeune sergent, le boy-scout dit BÉRENGER, bientôt rejoint par l’Adjudant ROTH que j’ai eu comme instructeur en 1948. Je laisse là DUDU et emprunte un Nord 2500 pour me ramener à Reggan. La pureté de l’air fait place à une brume de sable bien connue, je descends dans la chaleur redevenue suffocante et suis accueilli par NOYALLET. « Mon Vieux on fait les valises et on se tire vite fait là-bas où climat et bouffe sont bien meilleurs ! » Les jours suivants seront occupés à faire partir les Radio-Sondeurs et leur matériel, par la piste, un long trajet. Je choisis avec NOYALLET le personnel qui viendra avec nous. L’Adjudant COVILLERS fera un rapport à Alger m’accusant d’être le « fossoyeur » de Reggan. On est en froid depuis que je l’ai pincé fouillant dans mon bureau ! Et le 20 Juillet on s’envole dans un Noratlas pour un vol de 2 heures. En sortant de l’avion un concert de vivats pour la Météo et on découvre la bande de Lieutenants et Sous-lieutenants en comité d’accueil. Ma Jeep est là amenée par BÉGUERIE. Un bon souvenir qui augure bien de notre séjour !

Entre Reggan et Adrar avec le Capitaine MICLOT, Mme et Geneviève

REGGAN-VILLE

La porte
La porte
et le dispensaire

Le village
La mairie
La poste
Les écoles
Bordj Estienne
(ex Citroën)
Intérieur du bordj du C.A.S., amélioré depuis 1949...
Villa du Capitaine MICLOT
Jardin et villa du Cne MICLOT
Les MICLOT
devant leur villa
Avec Mme MICLOT dans les jardins
de sa Villa
Sur la terrasse des MICLOT
Vue de chez MICLOT

Coton à Reggan
LE NINIVIN et NOYALET
Les jardins et fleurs derrière le Bordj Estienne
Avec le Cne MICLOT
La piscine du Cne MICLOT
Carmétal
Préparation
du méchoui
Le Baroud : danse du fusil
Le vieux ksar entre les deux Reggan
Le ksar au Sud
NIERAT
dans le ksar

REGGAN-PLATEAU

Le patron du BLPS
Les 2 Météos civils

La route du plateau
La forte côte d’accès à la Base
LE NINIVIN en contrebas des immeubles
Les immeubles militaires, le mien
Le bureau de
ma chambre
La piscine et
le foyer Troupe
La centrale d’énergie de la Marine
Passage de blindés
À la Bibliothèque des Officiers
NOYALET à la Bibliothèque des Officiers
Tourbillon près de la Centrale
d’énergie tenue par la Marine
Bar des Officiers
Avec NOYALET et le
S-Lt LE BOULICAUT
au Mess Officiers
Le Tarmac
Noratlas
Super Constellation
Défilé, au fond
le Papa Alpha
Près de la route, recherche de roses des sables
Le S-Lt LE BOULICAUT s’intéresse à un puits
DUDU et LE NINIVIN
NOYALET et LE BOULICAUT,
officier-payeur
Panneau routier
NOYALET
L’âne et
LE BOULICAUT
En balade
Beurk...



Palmeraie de REGGAN



Dernière sortie en 2 CV dans la palmeraie

Palmeraie d'AZARAFIL
(située immédiatement au dessous de la base)

Vue du Plateau :
Azarafil et le Tanezrouft

 

TAOURIRT
(située au bord de la route entre Reggan-Ville et Reggan-Plateau)

Vue du
vieux ksar
Le sable domine les palmiers
Villageois
LE BOULICAUT
NOYALET

 

ZAOUIET-REGGAN
(située à un kilomètre au sud de Reggan)

Sur le reg vers Zaouiet-Reggan
Vie quotidienne
Ruines -
NOYALET et
LE BOULICAUT
Cimetière et Marabout
NOYALET
et
Marabout
Marabout
La palmeraie de Zaouiet-Reggan

 

Le pot de départ

 

 

COMMENT CASSER UN BREGUET DEUX PONTS
Le trafic aérien à Reggan est assuré par des Breguet deux Ponts, des DC 3, des Noratlas, parfois un appareil d’un autre type. Un soir nous nous rendons dîner au Mess NOYALET et moi. Les Préiso indiquaient qu’un front froid descendait de l’Atlas vers le Sud. Le ciel qui commençait à se couvrir devint très noir. « Le front arrive, allons à la Station ». À notre arrivée le vent soufflait en très fortes rafales et la visibilité diminuait à vue d’œil. Je demande à mon ami de se poster auprès de l’Observateur pour contrôler l’envoi de ses données à la Tour et y monte. J’y trouve le capitaine Chef du Contrôle, un Pied Noir d’Oran. Un premier Breguet se pose suivi de justesse d’un Nord, puis un autre Breguet se lance, le mur de sable arrive et on le perd de vue. À la radio on entend les pilotes crier « on est sur le ventre ! ». Pendant que les Contrôleurs détournent les deux avions en attente vers Aoulef, je pars dans la jeep du capitaine. Fouettés par le vent et le sable on peine à trouver la piste. On la remonte, on distingue les traces du train d’atterrissage mais déviées sur la gauche, poussé par le vent l’avion s’est déporté sur la gauche, le train gauche a percuté un support de la rampe de piste, les pneus ont éclaté. Freiné le train endommagé s’est enfoncé dans le sol, l’avion a pivoté et a terminé sur le ventre. On arrive dans le vent de sable pour voir des passagers hébétés sortir par la porte de la soute. D’autres voitures nous rejoignent et embarquent tout le monde. Nous les rejoignons à l’Escale où le haut-parleur imperturbable débite « Bienvenue à Reggan Airport ».
Les temps et l’indépendance sont passés. Il y a quelques années, sur Google, la silhouette de l’épave était encore visible sur la Base abandonnée ! C’était le Bravo Papa Alpha !

 

 

Voyage à Adrar

 

©  Les photos sont la propriété exclusive de Jean-Marie LAPORTE – Tous droits réservés